La danse tropicale fait partie des danses les plus en vogue à Madagascar depuis une dizaine d’années. Si au cours du temps, elle a été étiquetée comme étant vulgaire, la créativité des danseurs a petit à petit laissé paraître les valeurs et les techniques de cette danse.
C’est, avant tout, du rythme et du style. La danse tropicale est issue en fait de la musique tropicale. C’est un genre musical se situant dans les régions tropicales comme les Caraïbes, l’Océan Indien ou l’Amérique latine. On la nomme parfois  musique du soleil, de par son caractère rythmé et joyeux. La musique tropicale s’accompagne ainsi d’une danse du même style. Selon Saroy Njarasoa Rakotosolofo, professeur de danse et leader de la compagnie Zarasoa, la danse tropicale nécessite beaucoup d’énergie et de vibrations. Mais le plus important, c’est le feeling et le fun durant la danse. « Les danses traditionnelles dans les régions de Madagascar ont leurs propres spécificités, mais si les musiciens fusionnent les instruments traditionnels avec d’autres instruments comme la guitare électrique, par exemple, cela peut donner naissance à un rythme et une danse tropicale.  Tel est aussi l’exemple du tsapiky du Nord »,  précise Saroy.
Cette région adopte le plus la musique et la danse tropicale. De nombreuses danses traditionnelles malgaches ont été fusionnées avec la danse tropicale comme le « sangenaky » et le « mangaliba » de la région Anosy. « On a tellement de richesses pour les pas de base dans ces danses traditionnelles. Mais chaque professeur et chaque artiste crée et adopte leur style et les concorde avec la danse tropicale », continue-t-elle. Â
Vibration dans chaque partie du corps
Dans la danse tropicale, on fait surtout bouger les hanches, mais en même temps les pieds aussi. « En effet, on fait beaucoup travailler le corps », nous partage Navin, un danseur spécialisé dans la danse tropicale. Dans le Sud ou la région Androy et dans la région Ouest, on fait des jeux de pieds et on fait plus bouger les cuisses que les mains. Selon ce danseur, « la danse tropicale entre plus dans la création. Le « kawitry » n’a jamais existé auparavant mais elle est née à Madagascar avec l’adoption de la musique tropicale. Avec cette danse, on fait plus danser la taille et le bassin. On peut porter des accessoires comme une ceinture en tissu ».
Mais ce sont surtout les clips vidéo réalisés avant 2006 qui ont terni l’image de la danse tropicale, d’après Navin. « Les images étaient centrées sur la partie du bassin des femmes qui dansaient et elles étaient à moitié dévêtues. Tout le monde a immédiatement relié la danse avec cette pratique. Mais à partir de là , nous avons voulu montrer dans nos clips qu’en fait, tout le corps bouge quand on pratique cette danse : les pieds, les mains, la tête, les hanches, la taille, etc…. » souligne Navin .  Il y a des techniques et des pas de danse à respecter. Et cela rime avec des accessoires spécifiques, termine-il. Â
Le « Lamba » comme pièce principale
Les accessoires dans la danse tropicale dépendent des inspirations des chorégraphes. Mais le « lamba » (tissu) est la pièce principale du costume. C’est une coutume ancestrale à Madagascar. « Dans le Nord, on porte le « lambahoany », c’est un tissu imprimé de différentes couleurs. Des messages y sont véhiculés. On le met autour des hanche ou encore on les transforme en costume. Dans le Sud, on porte le « Firake », tissu en soie et dans le sud-Est, c’est le « Parla » ou le « Salovana ». C’est aussi une question de design et les danseurs sont aussi à l’aise avec. » explique Saroy. Comme accessoire, il y aussi les « Mbio », deux morceaux de bois polis et plats qu’on entrechoque avec nos mains, en suivant en même temps le rythme.