Malgré un pouvoir d’achat assez faible des Malgaches, les livres éducatifs ont encore leur place dans le marché éducatif à Madagascar. Outre les livres obligatoires à l’école, certains parents font encore leur possible pour offrir des livres à leurs enfants, conscients de leur importance dans l’éducation.
En dehors de la période de la rentrée scolaire, l’occasion des fêtes est celle qui voit également une certaine hausse des ventes de livres pour enfants au marché de livres d’occasion d’Ambohijatovo. Ce constat est le même au niveau des librairies. Cependant, il faut noter que ce sont généralement les mêmes clients qui achètent des livres pour leurs enfants. Pour cause, le faible pouvoir d’achat de nombreuses familles malgaches. Par ailleurs, il est tout aussi nécessaire de renforcer les sensibilisations pour la lecture de livre.
Les livres ne figurent pas parmi les priorités des ménages  Â
« À Madagascar, on entend souvent l’expression qui souligne que l’éducation est le meilleur des héritages. Pourtant, cela reste utopique chez nous », souligne Ravaka Mihamina, une des fondatrices de Karné Madagascar, qui publie depuis des magazines éducatifs pour enfants. Selon elle, certes, il y a un problème vu que le pouvoir d’achat est faible, mais il y a aussi une grande question de culture. « On nous a quelque part habitués à prioriser l’achat de choses futiles par rapport à l’achat de livres. De fait, devant un livre éducatif qui coûte 5.000 ariary et une robe à 20.000 ariary par exemple, la robe se vendra plus rapidement », indique-t-elle.
Rija, responsable auprès de la librairie Mille Feuilles, rle confirme. « Il faut surtout appuyer que le manque de moyen y est pour beaucoup », précise-t-il, poursuivant que « les parents achètent souvent des livres lors de la rentrée scolaire et parfois pendant les périodes de fêtes ».
Plus de moyens pour plus d’accès
« Pour ma part, j’ai remarqué que les actions de sensibilisation menées par l’Etat, les associations et les autres acteurs sur la lecture ont beaucoup impacté les Malgaches », précise Ravaka Mihamina. Selon elle, ces actions devraient être renforcées et il faudrait même trouver le moyen de donner aux enfants plus de moyens pour avoir accès facilement aux livres. Marie Michelle Rakotoanosy, de l’édition Jeune Malgache, apporte la même précision : « nous remarquons que beaucoup sont intéressés et achètent des livres lors de nos évènements annuels, dont la foire du livre », explique-t-elle.
Par ailleurs, ce sont les associations qui sont les plus grandes acheteuses indique cette responsable. « Ces dernières achètent les livres pour ravitailler les bibliothèques dans les écoles ou autres endroits et, à ma connaissance, cela permet de donner aux enfants plus d’accès à ces supports éducatifs », souligne-t-elle. Pour Rija, de la librairie Mille Feuilles, le marché de livres d’occasion est autant un avantage qu’un blocage. « L’existence de vendeurs de livres d’occasion qui bordent les rues permet aux familles d’acheter à moindre coût », souligne-t-il. Â