Pour venir en aide au secteur touristique après la crise COVID-19, le ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie avec l’Office National du Tourisme ont lancé, en moins de 6 mois, une deuxième foire nationale du tourisme. Cette nouvelle édition se tient cette semaine au Jardin d’Antaninarenina, l’idée est cette fois encore de promouvoir le tourisme local.
Le tourisme est sans doute le secteur le plus impacté par la crise qu’a entraînée la pandémie de coronavirus. Outre les hôteliers et les tours opérateurs, les guides et autres acteurs vivants de ce secteur sont également dans l’impasse. La tenue d’une foire pour relancer le tourisme locale est une solution adéquate pour les hôteliers, parcs et tours opérateurs. De leur côté, les guides touristiques se sentent quelque peu délaissés.
Pour consolider les efforts de promotion du tourisme local
Le coordonnateur de la deuxième édition de la foire du tourisme, Jimmy Joharison, souligne que l’idée de cette édition est de renforcer le franc succès de la première foire du tourisme qui s’est tenue en novembre 2020. « Le succès a été au rendez-vous lors de la première édition, avec un peu moins de 5.000 visiteurs. On peut également le mesurer grâce à l’engouement de nouveaux exposants pour cette deuxième édition », indique-t-il. Ainsi, à travers cette deuxième édition, les organisateurs veulent instaurer cet évènement comme étant un rendez-vous incontournable pour la relance du tourisme local.
Sainte-Marie se démarque
Pour la destination Sainte-Marie, par exemple, la tenue de la première édition et notamment les offres promotionnelles ont permis une petite éclaircie pour le tourisme au mois de décembre. « Certes, les chiffres ne sont pas autant satisfaisants, mais cela a permis quelque part aux acteurs du tourisme à Sainte-Marie de se remettre à flot », explique la responsable, auprès de l’office du tourisme de Sainte Marie, Eliari Zidzou. Nouvel exposant pour cette édition, l’OTSM entend se démarquer, cette destination étant jusqu’à maintenant préservée du tourisme de masse.
Toutefois, ce ne sont pas tous les acteurs du secteur touristique qui peuvent tirer profit directement de cette foire.
Les guides touristiques, les grands oubliés
Il est quasi impossible de parler de tourisme sans pour autant faire allusion aux guides touristiques qui, à Madagascar, sont principalement des travailleurs indépendants. Depuis le début de la pandémie et la fermeture des frontières, ces acteurs sont les plus touchés par la baisse des activités. « Certes, la promotion du tourisme local a un impact, bien que peu auprès des guides. La visite des parcs nationaux ne peut se faire sans guidage, ce qui nous permet à travers les associations d’avoir une rentrée d’argent, même infime », explique le président de la Fédération Nationale des Guides, Maheryson Manitra.
Pourtant, cela ne permet pas à la majorité de tenir longtemps. « Nous sommes une soixantaine de guides à travailler à Bemaraha et depuis décembre les visiteurs n’arrivent qu’au compte-goutte. Chaque guide doit attendre son tour pour pouvoir accompagner des clients », explique Heritahiana Anselme Ramanandraibe, guide touristique dans cette réserve naturelle.
Même s’ils sont également des acteurs incontournables dans le secteur touristique, les guides n’ont pas été présents sur les deux éditions de cette foire. « Vu le contexte exceptionnel de la situation, et surtout le fait que cela impacte fortement notre quotidien, on devrait pouvoir bénéficier d’une dérogation exceptionnelle et pouvoir aussi proposer des offres dans un tel évènement », lance Heritahiana Anselme Ramanandraibe, guide touristique. Selon ses explications, les textes de loi ne leur permettent pas de faire cela. Par ailleurs, le comité d’organisation de la foire pourrait prendre la décision d’inviter les guides touristiques à exposer.