La ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Lantosoa Rakotomalala, fait savoir que le processus de ratification de la Zone de libre-échange continentale africaine suit son cours. Des pourparlers sont menés pour obtenir l’adhésion des acteurs du secteur privé au projet.
Ne pas uniquement voir une zone de libre-échange comme une menace mais se focaliser sur les opportunités. C’est dans cet état d’esprit que le gouvernement mène les discussions avec le secteur privé, en vue de la ratification de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). « Nous sommes en train de rassurer le secteur privé », indique la ministre de l’Industrie, lors du forum des affaires Madagascar-Japon, en réponse à l’ambassadeur du Japon Yoshihiro Higuchi, qui déplore que le pays n’y participe pas encore,
Chaîne de valeur
La ministre n’a pas manqué de rappeler que les premiers acteurs sont avant tout les entreprises. Le fait est qu’on assiste actuellement à une certaine frilosité du secteur privé quant à une ouverture au marché africain. « Sur le principe, nous sommes d’accord, lance le président du Syndicat des industries de Madagascar Hassim Amiraly. Mais la question est de savoir si nous sommes prêts ». Cet industriel indique que se mettre sur la ligne de départ est une chose mais avoir les moyens de réaliser ses ambitions en est une autre. « Comment voulez-vous affronter les grosses cylindrées avec une petite voiture ? Un producteur de yaourt malgache importe le pot, l’opercule, le sucre et même le lait en poudre. Comment peut-on rivaliser ? », s’interroge-t-il. En ce sens, il avance que la première chose à faire serait de mettre en place une chaîne de valeur malgache.
La ZLECAf est une réalité depuis le 1er janvier 2021. L’idée est de stimuler le commerce intra-africain mais également de promouvoir l’industrialisation sur le continent et, par la même occasion, de créer des emplois. Quoi qu’il en soit, c’est un marché de 1.3 milliard de consommateurs qui tend les bras à Madagascar mais encore faut-il savoir l’aborder. Pour le moment, les accords régionaux de libre-échange signés par le pays n’ont pas profité à l’économie.