Elles ont toutes un point commun…elles ont reçu le prix Nobel de la paix.  Elles sont mères, épouses, filles et par-dessus tout guerrières. Elles utilisent ou ont utilisé leur voix pour dénoncer les atrocités de ce monde, mais aussi et surtout véhiculé des messages d’espoir pour toutes les femmes. Voici les récits de femmes qui ont œuvré pour la paix dans le monde.
Mère Teresa, l’icône de charité
Emblème féminine de la paix, Agnès Gonxha Bojaxhiu connu sous le nom de Mère Teresa est connue pour sa grande charité, qui a suscité une vague d’émotions dans le monde. Devenue religieuse en 1928, alors âgée de 18 ans, elle devient enseignante puis directrice d’école à Calcutta en Inde. Elle quitte son poste en 1948, afin d’être plus près des pauvres et des personnes les plus démunies. Elle commence par donner des cours dans la rue à des enfants et finit par créer en 1950 « Les Missionnaires de de la Charité », un lieu consacré aux soins des enfants malades et abandonnés. Un centre de prise en charge des personnes mourantes appelé « mouroir de Kaligat » voit le jour deux ans plus tard. Elle est récompensée pour son engagement caritatif auprès des pauvres et des plus démunis en 1979 par le prix Nobel de la paix. Actuellement, plus de 20 ans après sa mort, Les Missionnaires de la Charité sont présents dans 123 pays dans le monde à travers des centres d'aide familiale, des orphelinats, des écoles, des hospices ou encore des maisons d'accueil pour les personnes atteintes de maladies comme la lèpre, le sida ou la tuberculose.
Aung San Suu Kyi, l’icône de la démocratie
Femme politique, ex-ministre, ex-conseillère d’Etat, Aung San Suu Kyi est une figure importante de l’opposition non-violente à la dictature militaire birmane dans les années 80. Elle fonde la Ligue nationale pour la démocratie en 1988, un parti politique opposé au régime dictatorial au pouvoir. Son parti mène largement aux élections législatives de 1991 et gagne les 392 places sur les 492 à l’assemblée. Face à la popularité de « The Lady », le gouvernement annule les résultats des élections et place Aung San Suu Kiy et les autres dirigeants du parti sous résidence surveillée. Elle reçoit le soutien international et obtient le prix Nobel en 1991 pour son engagement pour la liberté et pour les Droits de l'Homme. Elle n’est libérée qu’en 2010 et est élue députée deux ans plus tard. Elle est nommée ministre des Affaires étrangères en 2013 et devient conseillère spéciale de l'État puis première ministre en 2016. Sa vie bascule en février 2021 lorsque le gouvernement est renversé par un coup d’Etat militaire. A 75 ans, elle est de nouveau en résidence surveillée après une décennie de liberté.
Shirin Ebadi, l’icône des droits des femmes
Première femme à devenir juge en Iran en 1974, Shirin Ebadi œuvre depuis pour la défense des droits des femmes et des enfants. Elle offre une aide juridique, parfois gratuite, aux personnes persécutées par le régime iranien. Elle fonde l'organisation iranienne de protection des droits de l'enfant en 1995, et en 2001 le Centre des défenseurs des droits de l'homme en Iran. En 2003, elle reçoit le Prix Nobel de la Paix pour son engagement pour la démocratie et la défense des droits de l’Homme en Iran. En 2004, elle figure parmi l'une des « 100 femmes les plus influentes dans le Monde » du magazine Forbes. Son militantisme contre le régime iranien lui vaut une incarcération suivi d’un exil à Londres en 2009. Le mouvement a pourtant pris de l’ampleur en Iran depuis l'arrivée de la République islamique. Shirin Ebadi a servi d’exemple pour plusieurs femmes musulmanes qui continuent les protestations malgré la répression des autorités.
Ellen Johnson Sirleaf , l’icône de la démocratie africaine au féminin
Ex-présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf a marqué les esprits à son élection à la présidence en 2006, faisant d’elle la première femme élue chef d'État sur le continent africain. En deux mandats, elle met en place un gouvernement axé sur le maintien de la paix.  Ses piliers sont alors la sécurité, la primauté du droit et la gouvernance, la relance économique et la reconstruction des infrastructures. Mais son parcours a débuté bien avant. E.J Sirleaf fait partie  des survivants du coup d’Etat de 1980, alors qu’elle était ministre des Finances. Après un exil de deux ans, elle revient au Liberia et déclare vouloir faire campagne contre le régime militaire de Samuel Doe, le nouveau président. Elle est menacée de mort et est condamnée à dix ans de prison en 1985, mais est libérée peu de temps après. Cette opposition politique lui vaut le surnom « Dame de fer ». Durant sa présidence, elle défend les lois criminalisant l'homosexualité, lutte contre la propagation du virus Ebola et participe activement à la reconstruction de son pays ravagé par des années de guerre civile.  En 2011, elle reçoit le prix Nobel de la paix avec sa compatriote Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkul Karman.Â
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Malala Yousafzai, l'icône de la lutte pour l'éducation des femmes
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L’histoire inspirante de la jeune pakistanaise Malala Yousafzai a fait le tour du monde en 2008. A 11 ans, elle prend la parole dans une vidéo et dénonce la violence des talibansqui incendient les écoles pour filles. Son acte de bravoure lui vaut la haine des talibans qui répliquent par un attentat envers l’adolescente. Elle survit de justesse après avoir reçu une balle dans la tête. Malala Yousafzai est devenue un modèle pour les militants du droit à l'éducation dans le monde entier. Elle gagne le prix national de la jeunesse pour la paix du gouvernement pakistanais en 2011, et en 2012 le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. Elle sort le livre Moi, Malala je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans, en 2014. La même année, à seulement 17 ans, elle se voit décernée du prix Nobel de la paix, faisant d’elle la plus jeune lauréate de ce prix. Elle est réfugié  à Londres avec sa famille et est aujourd'hui la plus jeune Messager de la paix des Nations Unies.