Depuis quelques mois, les cas de contamination dans la région d’Analamanga ne cessent de monter en flèche. Et pourtant, malgré la peur de cette maladie, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas se permettre de ne pas travailler. C’est le cas d’une famille de 3 personnes qui, malgré les mesures barrières, sont aujourd’hui contaminées par le virus.
 « On se soutient mutuellement comme on peut »
Elles sont trois au sein de la famille, dont deux sÅ“urs et la mère qui, selon la cadette, est celle qui court le plus de risques, du fait qu’elle est âgée. « C’est pour notre mère surtout qu’on s’en est fait au départ », indique-t-elle. Mais au final, les deux sÅ“urs ont aussi contracté le virus. « Nous n’avons pas fait de test, mais les symptômes sont en tous points identiques à ceux de la Covid-19 », précise la grande sÅ“ur. Â
Mais la maladie et le fait d’être toutes contaminées rend la situation difficile, la famille doit faire face au quotidien. « Le moral est au plus bas, surtout à cause du fait qu’on ne sait pas ce qui arrivera demain face à cette maladie », se désole la grande sœur, poursuivant qu’avec son état de santé, elle a dû demander un arrêt de travail pour se soigner. « En plus de la maladie, les craintes nous fatiguent et font que nous n’avons plus goût à rien. Même les repas sont fades, et on ne sait plus si c’est à cause de la maladie ou à cause du fait qu’on a peur », souligne-t-elle.
Pour eux, la peur de perdre des proches est la plus pesante. « Heureusement, dès les premiers symptômes, notre mère a directement eu les soins nécessaires auprès d’un centre de santé de base, et dans tous les cas, on se soutient mutuellement comme on peut », explique la cadette. La panique l’a gagnée en voyant sa mère qui était de plus en plus fatiguée, durant les premiers jours.
« On apprend à vivre avec la maladie »
Malgré la fatigue du quotidien, il faut chaque jour rassembler ses forces pour faire face à la journée. Si la grande sœur a pris un congé maladie à son lieu de travail, ce n’est pas le cas pour la cadette. La peur de la stabilité de son emploi l’oblige à rester active, dans le respect des gestes barrières pour protéger les autres. « Le fait que rester cloîtrée à la maison ne fera que me fatiguer encore plus. Aussi je préfère rester active, mais en respectant les gestes barrières, et surtout en gardant une grande distance avec les autres », souligne-t-elle.
Pour cette dernière, il n’y a aucun autre moyen que d’apprendre à vivre avec la maladie et de respecter les gestes barrières. « Aujourd’hui, je suis en télétravail, mais je le fais de sorte à ne pas sentir le fait que je suis confinée. On apprend juste à vivre avec la maladie, en suivant les traitements et en vivant chaque jour aussi normalement que possible », conclut--elle.