Avec la remontée des nouveaux cas de contamination depuis début mars, la peur gagne la population. Les décoctions à base de ravintsara, gingembre et ail reviennent en force. Mais si certains ne jurent que par ces remèdes naturels pour se protéger, d’autres ne croient plus aux effets de ceux-ci.
En quelques semaines, le prix des bouquets de ravintsara ainsi que ceux des bouquets d’eucalyptus ou kininim-potsy ont grimpé. Il en est de même pour le gingembre, l’ail, le citron et d’autres produits qui servent principalement dans les décoctions anti-covid. Nombreux sont ceux qui ont totalement confiance en l’efficacité de ces remèdes de grands-mères. Mais ces décoctions suffisent-elles réellement pour se protéger contre la COVID-19 ?
Pour renforcer ses défenses immunitaires
« Je suis un traitement auprès d’un reflexothérapeute pour des problèmes de santé, et c’est ce dernier qui m’a conseillé de prendre une décoction à base de ravintsara, ail, miel et citron chaque matin », explique Mme Mialy. Ayant aujourd’hui la cinquantaine, elle a préféré prendre cette décoction depuis mars 2020, « cela permet de booster mon système immunitaire, m’a expliqué mon reflexo-thérapeute, et jusqu’à maintenant je me porte bien », souligne-t-elle.
Beaucoup font comme cette femme et utilisent les décoctions à base de plantes pour se protéger de la Covid-19. Depuis début mars 2021, le prix des ingrédients pour réaliser ces remèdes ont connu une hausse. « Par rapport à décembre, le prix d’un bouquet de ravintsara a doublé, de même pour l’eucalyptus », explique Jéremy, vendeur de plantes aromatiques. Â
Certains restent cependant hésitants face à la réelle efficacité de ces solutions traditionnelles. C’est le cas de Tovo, qui préfère, selon lui, opter pour des médicaments dont les compléments de vitamines, calcium et autres. « Je préfère rester lucide et opter pour des produits qui ont prouvé leur efficacité », explique-t-il.
A conjuguer avec les mesures sanitaires et médicales
« Il ne s’agit point de se fier entièrement à ces remèdes naturels, mais plutôt d’utiliser des techniques d’aromathérapies qui peuvent aider à renforcer le système immunitaire », explique Mme Mialy. Pour elle, comme pour les membres de sa famille, ces décoctions et remèdes naturels ne suffisent pas à eux seuls. « En même temps, nous prenons garde à bien respecter les gestes barrières. Mais comme il faut que chacun travaille et suive ses études, cela nous permet d’être plus confiants », souligne-t-elle.
« Même les étrangers utilisent des plantes qui viennent de Madagascar en aromathérapie. Cela démontre à quel point nos plantes sont reconnues pour leurs vertus. Mais il faut savoir bien les utiliser pour en tirer les bénéfices », explique Rasamivelo Rémi Joséphin, tradi-thérapeute de la CNARP (Centre nationale de recherche pharmaceutique). Ce tradi-thérapeute souligne toutefois que même si ces remèdes naturels ont leur efficacité, il faut les conjuguer avec les remèdes conventionnels.