Et si c’était l’électrochoc que les gens attendaient … Ces derniers jours ont été particulièrement funestes sur le front de la lutte contre la maladie. La prise de conscience est palpable chez une partie de la population surtout chez les personnes qui connaissent un proche infectée, voire décédée. Â
« Respectez les gestes barrières s’il-vous plait », peut-on lire sur une affiche de fortune placardée sur la porte d’entrée d’un foyer. Juste au-dessous se trouve un bac pour désinfecter les chaussures. « Ce sont les enfants qui ont fait cet écriteau », s’amuse Dina, la maitresse de la maison, une bouteille de gel hydroalcoolique entre les mains. Sa belle-sœur est testée positive à la COVID-19 et se fait traiter chez elle. « Son mari, je suis sure qu’il l’a aussi. Il présente tous les symptômes. J’ai vraiment peur. Ça se rapproche ! », lance-t-elle. Toute la famille joue le jeu depuis quelques jours. « Quand je rentre à la maison, j’enlève directement mes vêtements. J’avoue que c’est la première fois depuis le début de l’épidémie que je fais ça », confie son mari.
Responsabilisation
C’est donc sa sœur qui a contracté la maladie. « Elle m’a dit qu’elle a surement eu la COVID durant une de ses visites chez les malades qui se font traiter à domicile », indique-t-il, sa sœur faisant partie du corps médical réquisitionné dans cette lutte. Son téléphone sonne. Après quelques secondes, il raccroche. « Une de mes collègues du bureau a été admise au village Voara. Elle commencerait à avoir des difficultés à respirer », lance-t-il l’air grave alors qu’il doit sortir pour acheter des médicaments pour une cousine de sa femme. Présentant également les symptômes de la COVID-19, un médecin lui a directement prescrit le protocole de traitement.
Comme cette famille, beaucoup de gens connaissent personnellement un ou plusieurs individus atteints ou parfois décédés de la COVID-19. La hausse des cas alimentent ainsi les discussions dans toutes les couches sociales mais également les symptômes similaires à la maladie. Une réelle prise de conscience du danger est en train de s’installer chez plusieurs personnes. Dans son intervention télévisée, le président de la République a d’ailleurs changé de ton en optant pour la responsabilisation des citoyens.  Â
Ordonnance
Conformément à l’instruction d’Andry Rajoelina, les pharmacies peuvent proposer les médicaments du protocole. Des files d’attente se sont formées dans presque toutes les officines. Plusieurs clients rentrent pourtant bredouille, car même si le communiqué du conseil des ministres a énuméré les médicaments dudit protocole, l’azytromicine ne peut être délivré sans ordonnance. Force est également de constater que toutes les pharmacies n’étaient pas de garde, du moins dans la nuit de dimanche à lundi.