Alors que la COVID-19 ne semble pas fléchir ces derniers jours, la question de la reprise des cours la semaine prochaine est sur toutes les lèvres chez les parents et les enseignants.
Le prolongement des vacances de Pâques annoncé par le président de la République prendra fin le 16 avril. Sauf nouvelle déclaration, les enfants devraient reprendre le chemin de l’école, le lundi 19 avril prochain. L’évolution des chiffres de la COVID-19 laissent cependant perplexe, notamment dans la région de la capitale, épicentre de la deuxième vague. Les jours se suivent et se ressemblent avec leurs lots de nouveaux cas et de morts. « Il est difficile pour les tout-petits de respecter les gestes barrières. Il y a de fortes chances qu’ils ramènent le virus chez eux », soulève un père de famille sur Facebook. A l’image de ce dernier, les parents se posent des questions sur ce qui adviendra la semaine prochaine.
A distance
Dans certaines écoles privées, les cours ont commencé à être dispensés à distance, depuis le début de la semaine. « Nous utilisons Google Classroom pour envoyer les leçons et les devoirs. Pour les parents qui n’ont pas accès à internet, nous les invitons à récupérer les documents à l’école », explique la directrice d’un établissement de la capitale. Pour les établissements publics, la situation est plus délicate. « Le recours à des polycopies est inéluctable. Le problème, c’est que l’école ne pourra pas les payer jusqu’à la fin de l’année », lance la directrice d’une EPP, dans un quartier défavorisé d’Antananarivo. En cas de suspension des cours en présentiel, elle envisage de rencontrer les parents pour leur en parler. Elle s’attend d’ores et déjà à des discussions tendues, dans la mesure où les parents n’ont pas forcément les moyens pour des dépenses supplémentaires.
Crise des apprentissage
Officiellement, le ministère de l’Education nationale a mis en place un protocole pédagogique en cas d’impossibilité de tenir les cours en présentiel. Un livret d’auto-apprentissage est notamment prévu pour que les élèves puissent poursuivre l’éducation à domicile. La directrice de l’EPP indique en avoir notamment entendu parler par des collègues mais elle affirme ne pas avoir en avoir vu les couleurs pour le moment. Par ailleurs, le protocole souligne l’obligation de respecter les mesures sanitaires dont la distanciation de un mètre. Notre interlocutrice regrette que cela soit impossible dans son établissement où une classe accueille jusqu’à 70 élèves. « Nous avons trois enfants par table-banc au lieu de deux », précise-t-elle. Elle prévoit ainsi de diviser les classes par deux, dès la semaine prochaine, pour avoir moins d’élèves par classe, un dispositif prévu dans le protocole.
La Banque mondiale indique que la fermeture des établissements l’année dernière a eu des conséquences sur l’éducation dans le monde. L’institution parle de la pire crise des apprentissages depuis un siècle. En avril 2020, 94% des élèves de la planète, soit 1.6 milliards d’enfant ne sont pas allés à l’école. La Banque souligne notamment le non accès au matériel pédagogique adapté à l’enseignement à distance pour des catégories d’élèves.