Sortir de la maison à 5 heures du matin, faire le tour de la ville avec une calèche chargée d’orange, pour retourner à la maison le soir vers 17 heures. C’est le quotidien de Grégoire et de sa famille. Avec ce rythme, ils font en moyenne un bénéfice net de moins de 10 000 ariary par jour.
Grégoire est vendeur ambulant de fruits comme des centaines d’autres dans la capitale. Un choix plus ou moins imposé par la difficulté de la vie.
Minimum de dépenses
« C’est vrai qu’il est possible d’étaler quelque chose au bord de la route et de se poser pour vendre. Mais on devra payer les tickets de marché et autres dépenses que nous ne pouvons malheureusement pas nous permettre », souligne sa femme. Grégoire ajoute que même la calèche ne lui appartient pas, il a conclu un contrat de vente avec facilité de paiement avec le propriétaire de celle-ci. « Au départ, nous avons loué cette calèche, mais au final je me suis dit que l’idéal serait de l’acquérir. Le propriétaire étant un voisin, j’ai pu avoir une entente avec lui pour le paiement », explique-t-il.
À 5 heures du matin, les enfants sur la calèche, Grégoire et sa femme sont déjà au marché pour acheter en gros des oranges à un prix variant de 600 à 800 ariary le kilo. Quelques heures après, ils commencent à vendre leurs fruits à 1000 ariary le kilo.
Vivre au jour le jour
« Suivant les saisons, on change de produits. Mais nous vendons surtout des fruits, parce que c’est plus facile et je suis habitué à en vendre depuis toujours », explique le père de famille. La mère poursuit en disant que parfois c’est également le déjeuner de la famille, surtout quand les ventes se font peu. « Quand les ventes sont plus encourageantes, on peut se permettre de partager un ou deux plats de riz dans les petits hotely, à raison de 2000 ariary le plat », explique la mère, un peu gênée.
Pour cette petite famille de vendeur de fruits ambulant, la vie se voit plus au jour le jour. Même la question des risques pour la Covid-19 ne figure pas en tête de liste. « Ce qui me préoccupe, c’est plutôt la question de savoir quand est-ce que la commune reviendra pour nous chasser. Si ça arrive, qu’est-ce qu’on fera pour survivre », indique Gré, poursuivant que « pour ce qui est de la Covid-19, on verra ce qu’on fera si par malheur on attrape la maladie. Sûrement, nous irons au CSB en espérant qu’il y a vraiment des médicaments pour nous. »