Bilan mitigé du confinement total à Antananarivo la faute à l’indiscipline d’une partie de la population. Déployées très tôt dans la matinée de samedi, les forces de l’ordre ont eu du mal à se faire écouter dans certains quartiers.
« C’est sans espoir ! », lance un policier en poste à Isotry au niveau du « tetezan’ny bekiraro » en montrant l’artère menant à Andavamamba encore bondée de gens vers 11h du matin, le samedi. Antananarivo entrait pourtant dans un confinement total le weekend dernier. Le dispositif prévoyait un sursis la matinée où les épiceries de quartier pouvaient ouvrir, mais seule une personne par foyer devait sortir pour faire les achats. Force est de constater que ce n’était pas le cas dans de nombreux endroits de la capitale. Les enfants investissent les rues abandonnées par les voitures pour improviser des parties de jeux et les éternels badauds sont toujours présents ici et là .
Irréductibles
Si la situation a sensiblement évolué l’après-midi, la période du vrai confinement, des irréductibles ont toujours bravé l’interdiction de sortie. Dans certains points de contrôle comme à Ambodivona, les contrevenants ont été arrêtés par la police. « Ils vont être notifiés. Il faut que les gens comprennent qu’on ne peut pas sortir après 13 h », explique un agent. Chose visiblement impossible à faire à Isotry. « On ne peut que constater ce qui se passe », soupire le policier au niveau du « tetezan’ny bekiraro ». Vers 16 h, l’artère qui mène à Andavamamba était encore assez animée, trop animée pour un confinement. Les habitants allaient et venaient devant des éléments des forces de l’ordre impuissantes. « Nous bloquons juste le passage au niveau du pont pour limiter un peu le flux. Nous ne pouvons arrêter tous ces gens, poursuit le policier. Lorsque nous effectuons des descentes dans les ruelles, des gars font encore des parties de domino ou de carte dehors. On leur dit d’arrêter mais dès qu’on part, ils reprennent ».
L’indiscipline d’une partie de la population met à mal les dispositifs mis en place par les autorités pour juguler la transmission de la maladie. Déjà la veille, à l’après-midi du vendredi, les habitants se sont rués vers les commerces pour faire leur provision, se souciant rarement des gestes barrières. Il est intéressant de surveiller les chiffres dans les prochains jours pour voir si la mesure a eu un effet sur l’évolution de l’épidémie.