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Le sélectionneur de l’équipe nationale malgache est marqué à la culotte depuis la série d’échecs des Barea lors de la qualification à la CAN 2021. Sa suspension est désormais confirmée si l’on en croit les deux documents signés par le président de la Fédération Malgache de Football qui ont circulé le 30 avril 2021.

Au-delà de l’échec sportif

Beaucoup de fans des Barea sont indignés par cette situation, pensant que cette décision n’a pour cause que les récents mauvais résultats de l’équipe. Toutefois, la décision portant suspension du contrat de Nicolas Dupuis évoque aussi un rapport en date du 6 avril 2021, établi par l’équipe de la Direction technique de la FMF adressé au président. Au-delà de l’échec sportif, Arizaka Raoul Rabekoto aurait donné cette sanction en raison de « la défaillance dans les choix stratégiques et tactiques, la non implication totale à la mission principale assignée, la violation des termes du contrat de prestation et l’immixtion dans les affaires administratives, commerciales et financières ». Cela semble plus cohérent puisque les statistiques des Barea sont en faveur de Nicolas Dupuis : 15 victoires, 5 nuls et 5 défaites.

Coup du sombrero réussi pour le président qui esquive le veto des 7 membres du comité exécutif de la FMF en invoquant l’article 42 du statut de l’entité. « D’après l’alinéa a de cette article, il est garant du bon fonctionnement de la FMF, il en prend la totale responsabilité. Il considère donc que ces agissements du coach déstabilisent la fédération, qu’il faut y remédier et il a pris ses responsabilités », explique Mirado Rakotoarimalala. 

Etant salarié de la FMF, Nicolas Dupuis accepte cette décision, mais avec un peu de rancœur. « Il ne faut que je sois égoïste parce qu’il y aurait de quoi condamner et aller contre la décision du président qui n’est évidemment pas valable, vous le savez. Mais je ne vais pas le faire puisque les Barea ont besoin de se concentrer, d’être bien dans leur tête et ma personne passe bien après l’équipe ».

De son côté, Eric Rabesandratana qui a été désigné pour assurer l’intérim s’est exprimé sur RFI. « J'étais consultant, je reviens sur le terrain parce que c'est Madagascar et que ce poste ne se refuse pas. On n'est pas qualifié pour la CAN 2021 donc il faut repartir avec humilité », a-t-il déclaré.

Moment pas opportun

Pour de nombreux supporters et les joueurs qui se sont exprimés, cette décision est précipitée. D’autres pensent que la fédération a pris trop de temps alors que les raisons évoquées sont connues depuis un bon moment. En effet, les matchs de 1^ère et 2^ème journées comptant pour les éliminatoires à la Coupe du monde Qatar 2022 auront lieu dans 5 semaines. « Pour l’équipe nationale, ce n’est pas une aubaine… Eric Rabesandratana ne connait ni les joueurs, ni les rouages de la fédération. A Madagascar ce n’est pas comme en Europe où l’entraineur ne s’occupe que de l’entrainement. Là-bas, il faut s’occuper des vices, il faut s’occuper de l’eau, il faut s’occuper de tout. Ce qu’a fait Dupuis et il l’a fait très bien. Sauf qu’il en a fait trop, on le sait. Donc, c’est peut-être ça le problème et ça peut être un handicap pour nous », s’est exprimé Pluie Hinek, un responsable au COSFA habitant en France, hier lors d’un débat organisé par Mirado Rakotoarimalala.

Pour Edgar, un jeune camerounais qui était également de la partie, le nouveau coach n’est pas là pour faire un miracle. « Il faudrait que les Africains arrêtent de juger un entraineur sur une période courte. On ne peut pas juger un entraineur sur 2 matchs. Puisqu’Éric vient avec une nouvelle vision, il lui faudra du temps pour que la mayonnaise prenne », a-t-il ajouté.

Pour bon nombre de citoyens n’étant pas forcément fans de foot, ce n’est pas la suspension en elle-même qui dérange mais le fait que le document soit signé par un président absent. Beaucoup attendent donc avec impatience la prochaine élection au niveau de la FMF prévue en 2023.