La deuxième vague de la pandémie a pris de l’ampleur durant le mois d’avril. Cette situation a contraint le gouvernement à durcir les restrictions avec un confinement total inédit tous les weekends depuis le 18 avril couplé à la suspension des cours. Une amélioration a été observée au niveau de la positivité des prélèvements. On ne peut pas en dire autant sur le front des décès.
Lors de son intervention télévisée dimanche dernier, le président de la République a affiché son optimisme quant au recul du nombre des nouveaux cas. Il a pris comme exemple les statistiques du 1er mai qui fait état de 334 nouvelles contaminations contre les chiffres du 15 avril et ses 832 nouveaux cas. Il justifie ainsi la décision prise par le gouvernement de poursuivre avec les mesures de restriction annoncées le 18 avril.
Triste recordÂ
En se penchant sur le taux de positivité, on note effectivement une tendance à la baisse durant la deuxième semaine de la quinzaine. Si entre le 18 et le 24 avril, le taux de positivité s’affiche à 35,05% (3 541 nouveaux cas sur 10 103 tests), il est descendu à 20,60% (2 005 nouveaux sur 9 733 tests) entre le 25 avril et le 2 mai. Ramené au mois d’avril jusqu’au 4 mai, le taux de positivité est de 30,62% (13 420 nouveaux cas sur 43 823 tests).
Cette embellie contraste cependant avec le nombre de morts qui semble progresser inéluctablement. 257 personnes sont décédées de la Covid-19 entre le 1er avril et le 4 mai selon les chiffres officiels, avec un plus haut nombre observé le 27 avril avec 17 décès. Un record. Lors de son intervention, Andry Rajoelina a indiqué que les autorités s’activent actuellement sur le renforcement du système de santé pour faire face à recrudescence des formes graves de la maladie, l’une des caractéristiques de cette deuxième vague. Dans ce sens, de nouveaux centres de traitement ont été ouverts comme cette semaine à Andoharanofotsy pour Antananarivo et dernièrement à Fianarantsoa.Â
Prise en charge
Cette hausse de la mortalité ramène la question à la prise en charge des malades surtout ceux qui présentent les formes graves de la maladie. Une femme qui a perdu son père le 25 avril raconte que faute de place dans les hôpitaux qui doivent prendre en charge les cas de forme grave, la famille n’aurait trouvé un lit qu’au centre de traitement du village Voara. « On voit qu’ils sont débordés là -bas, résume-t-elle. Il faut attendre jusqu’à deux heures après notre sollicitation pour qu’un médecin se libère pour voir notre père ». Sa mère est actuellement en traitement dans un hôtel-hôpital de la capitale. Contrairement à son père, elle présente une forme modérée.