Éclairci sur le front de la lutte contre la COVID-19. Après un emballement des chiffres durant toute la deuxième partie du mois d’avril, la situation s’est considérablement améliorée à en croire les chiffres officiels, mais également sur le terrain.
Le nombre des personnes en traitement est descendu sous la barre des 2 000 selon les statistiques du 10 mai (1 980). En observant les chiffres des dernières semaines, le nombre de malades de la COVID-19 s’inscrit dans une tendance à la baisse depuis un plus haut enregistré le 24 avril avec 6 712 personnes en traitement. C'est la deuxième partie du mois d’avril qui a mis à rude épreuve le système de santé malgache avec pas moins de 5 000 malades pendant 14 jours, du 15 au 28 avril. Une période assombrie par un triste record le 27 avril où 17 décès ont été enregistrés.
Approche syndromique
Les chiffres se sont toutefois améliorés au fil des jours pour arriver à 1 885 malades le11 mai selon les statistiques du jour. Cet éclairci se traduit sur le terrain d’après le directeur de la Promotion de la Santé auprès du ministère, Dr Manitra Rakotoarivony. « On ressent une nette amélioration, lance-t-il. Actuellement, nous avons en moyenne plus de 20 lits supplémentaires par centre de traitement (ndlr, pour Antananarivo, épicentre de l’épidémie) ». Notre interlocuteur salue l’approche syndromique adoptée par les autorités sanitaires avec le traitement systématique des personnes présentant des signes de la maladie avec l’azytromicine et l’hydrochloroquine notamment au niveau des CSB. D’après lui, cela a eu des effets bénéfiques en termes de prévention et de traitement. « Il y a moins de gens qui approchent les centres de traitement. Pour avoir un ordre de grandeur, on en est actuellement à deux ou trois par jour pour le CTC Voara », ajoute-il en indiquant que ce sont généralement des personnes présentant des formes légères ou modérées. Il note également une baisse des personnes qui se présentent auprès des centres de prélèvement pour les tests. « Cela traduit une baisse des signes cliniques dans la population, car ce sont les personnes qui présentent des symptômes qui se font testée généralement ».
Quoi qu’il en soit, le Dr Manitra Rakotoarivony prévient que Madagascar n’est pas encore sorti de l’auberge. « Tout dépend du comportement de chacun », souligne-t-il en rappelant l’importance du maintien du respect des gestes barrières.