En tête de liste lors de la première campagne de vaccination contre la COVID-19 lancée le 10 mai dernier se trouvent les diabétiques, qui représentent6% des malgaches selon le décompte officiel de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 2018. Un taux de prévalence qui connaît cependant une hausse d’à peu près 2% tous les 3 ans.
Le diabète, un véritable ange de la mort en raison du coût des traitements
Pas seulement à Madagascar, le diabète est responsable d’un décès toutes les 7 secondes dans le monde entier. Pour le cas des diabétiques malgaches, le coût élevé des traitements constitue la principale cause de décès. En effet, il faut prévoir un budget mensuel avoisinant les 100 000 ariary pour une personne diabétique, rien que pour combler les besoins en insuline. Les pharmacies affichent aujourd’hui dans les 46.000 à 71.000 ariary le prix d’un seul flacon d’insuline. « Sachant qu’un flacon équivaut à 100 doses à administrer, une personne diabétique de type 2, c’est-à -dire à un stade déjà élevé de la maladie, a besoin de 3 doses d’insuline par jour. Il lui faut donc près de 2 flacons tous les mois » indique le docteur Razanabololona Bodonarindra.
L’AMADIA pour alléger les dépenses en traitement
Pour alléger les coûts liés au traitement du diabète, l’AMADIA (Association Malgache contre le Diabète) a été créée. Il s’agit d’un établissement de santé privée qui collabore avec le ministère de la santé publique et divers donateurs. Elle prend en charge les diabétiques, incluant le dépistage  et le traitement à temps pour éviter les conséquences irréversibles de cette maladie qui sont la cécité, une éventuelle amputation des membres inférieurs ou supérieurs, la morbidité cardio-vasculaire et l’insuffisance rénale chronique. Elle regroupe actuellement dans les 3000 diabétiques inscrits.
Les diabétiques et la vaccination contre la COVID-19
Le 3 mai, premier jour pour l’inscription à la vaccination contre la COVID-19 à Madagascar, 35 patients diabétiques ont décidé de se faire vacciner au niveau des deux centres AMADIA à Faravohitra. Ce nombre a doublé lors de la deuxième journée d’inscription avec 74 personnes inscrites. L’inscription a été arrêtée le samedi 8 mai. Le jour des premières injections, le 10 mai, 500 diabétiques étaient inscrits pour se faire vacciner contre la COVID-19. Toujours selon les données recueillies auprès de l’AMADIA, il s’agit de patients âgés de 43 à 89 ans, avec unela majorité de plus de 50 ans. « En raison d’un système immunitaire affaibli par le diabète, le diabétique est une personne vulnérable face à un virus tel que la COVID-19. C’est pour ça qu’un diabétique doit se faire vacciner contre la COVID-19 » indique le directeur des opérations auprès de l’AMADIA docteur Haja Ramamonjisoa qui précise également que « le vaccin aide le système immunitaire à éviter la manifestation des formes graves de la COVID-19 et ne représente pas un danger  pour l’état de santé d’une personne assujettie au diabète dépendamment des cas et de l’état de santé du patient qu’on prend soin de diagnostiquer minutieusement avant toute injection de vaccin ». Effectivement, depuis les premières injections, ils sont une trentaine de personnes à se faire vacciner par jour et aucun d’entre eux n’ont présenté une forme d’effets secondaires selon les informations.