Alors que dans certains pays d’Afrique on a du mal à convaincre les gens à se faire vacciner, à Madagascar on préfère attendre la fin de la première phase pour se prononcer.
Le ballet des candidats à la vaccination se poursuit ce mercredi 26 mai sur le terrain de basket de l’HJRA. Deux semaines après le lancement de la campagne, la cadence s’est quelque peu ralentie indique un médecin qui s’occupe des inscriptions. « Il y a eu comme une phase d’observation durant les premiers jours. Puis le rythme s’est accéléré avant de se calmer. Peut-être qu’on commence à épuiser le nombre de personnes éligibles ? C’est difficile à dire à notre niveau », avance-t-il.
Justement, aucune information ne filtre pour le moment quant à la propension des Malgaches à se faire vacciner. Au niveau de la Direction du programme élargi de vaccination, on affiche la prudence en préférant attendre la fin de la première phase au 18 juin pour dégager une réelle tendance. Le directeur Dr Rivomalala Rakotonavalona indique que le vaccin contre la COVID-19 n’est pas épargné par la réticence générale des Malgaches face à la vaccination. « On s’active pour le moment sur le front de la sensibilisation », indique-t-il. Les explications sur le vaccin précèdent ainsi l’annonce quotidienne des statistiques tandis que les spots de sensibilisation sont diffusés régulièrement dans les médias.
Pénurie de bras à piquer
Force est cependant de constater le silence du président de la République sur le sujet. Absent lors de la réception des premières doses à Ivato et lors du lancement officiel de la campagne, Andry Rajoelina n’a pas évoqué la vaccination depuis le coup d’envoi de la campagne. Lui, qui a indiqué quelques jours avant l’arrivée des vaccins ne pas vouloir se faire vacciner. Quoi qu’il en soit, l’appréhension est palpable au niveau de la population. Un homme âgé de 70 ans qui s’est fait vacciner affirme avoir demandé conseil auprès de plusieurs personnes de son entourage avant de sauter le pas. « Les avis ont été très partagés, mais j’ai préféré me faire vacciner pour avoir la sérénité. La peur de développer une forme grave l’a remporté », souligne-t-il sans grande conviction.
Malgré l’implication de l’OMS, la vaccination ne fait visiblement pas l’unanimité au niveau de la population dans certains pays. Faute de bras à piquer, des pays comme le Soudan du Sud ou encore le Malawi ont été contraints de détruire des dizaines de milliers de doses.