La situation évolue positivement sur le front de la lutte contre le coronavirus. Alors que Madagascar entrevoit un retour à la normale, focus sur les deux derniers mois particulièrement meurtriers.
Du 1er avril au 30 mai, les chiffres officiels font état de 406 décès de la COVID-19, soit près de la moitié (48%) des décès depuis le début de la pandémie en mars 2020, qui a fait 839 morts dans tout Madagascar. Il ne s’est pas passé une journée sans qu’il n’y ait eu au moins deux trépas au cours de ces deux derniers mois. Cette donnée contraste l’évolution de la situation car à part les décès, les indicateurs sont encourageants, à commencer par le nombre de nouveaux cas journaliers. Ce nombre n’est plus passé au-dessus de 100 depuis le 20 mai après avoir atteint 859, le 14 avril. Le 30 mai, les statistiques indiquent 76 nouveaux cas. Il en est de même pour le nombre de malades qui n’est plus que de 163, toujours au 30 mai, un nombre qui n’a cessé de baisser depuis un plus haut de 6.712, le 24 avril. Le nombre de personnes en traitement est passé sous la barre des 1.000, le 19 mai. Autre fait marquant, la totalité des personnes en traitement présentent des cas graves depuis deux jours.Â
Les retards, accusés
Pour le directeur de la Promotion de la santé auprès du ministère de la Santé publique, le Dr Manitra Rakotoarivony, la raison de ce fort taux de mortalité est à mettre sur le compte du retard de prise de décision et du retard de prise en charge. « Faut-il le rappeler que les décès découlent des formes graves, lance-t-il. Beaucoup de gens ont préféré se faire soigner à domicile, dont un grand nombre en automédication, s’appuyant sur les médicaments pris par une connaissance. Ils ont attendu l’apparition des symptômes graves pour se rendre dans les établissements prévus à cet effet », a fait remarquer notre interlocuteur.
Quoi qu’il en soit, l’embellie de ces derniers jours a permis à Madagascar d’entrevoir un retour à la normale, cristallisé par l’abandon du confinement du weekend notamment à Analamanga et la réouverture des établissements scolaires. Le Dr Manitra Rakotoarivony toutefois de tempérer en indiquant qu’il est important de maintenir les gestes barrières. « Le vaccin, bien qu’il ne soit pas obligatoire, est très utile pour prévenir l’apparition des formes graves », ajoute-t-il.