Reprise des cours en présentiel, ce jour, pour les élèves qui ne sont pas en classe d’examen, après plus de deux mois de suspension à cause de la COVID-19. Qu’en sera-t-il de la suite de l’année scolaire ?
Il est 7h50 dans la cour d’une école primaire privée de la capitale. Les retardataires rejoignent les rangs pour monter en classe. Les cours débuteront à 8 heures tapantes. Cela fait plus de deux mois que les enfants n’ont pas vu leurs camarades ni leurs maitresses. Les retrouvailles sont chaleureuses après ce congé forcé où la plupart ont dû être cloîtrés chez eux. C’est parti pour la dernière partie de l’année scolaire. « Nous allons mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu », lance la directrice de l’école, qui annonce déjà un recul de la date du départ en grandes vacances vers la fin du mois de juillet, soit un report d’un mois. Bien que cet établissement ait mis en place un système d’envoi de cours à domicile, il a décidé de prolonger l’année scolaire pour ne pas handicaper l’apprentissage. La directrice assure toutefois ne pas faire payer aux parents ce mois supplémentaire.
Suspension de l’apprentissage
Un autre directeur d’école privée de la capitale préfère, de son côté, attendre la décision du ministère de l’Education avant de statuer sur un prolongement ou non de l’année scolaire. « Jusqu’ici, nous maintenons un départ en vacances vers la mi-juillet sauf déclaration du ministère, indique-t-il. Tous les parents ont récupéré les cours à l’école durant la suspension ». Pour cet établissement, les cours n’étaient délivrés qu’après le paiement des frais de scolarité.
La situation est toute autre pour les établissements publics, du moins pour cette EPP dans un quartier défavorisé d’Antananarivo. « Nous ne savons pas encore si nous allons continuer au-delà de la date de départ en vacances prévue ou pas, fait savoir la directrice. Jusqu’ici, notre limite c’est la date de l’examen du CEPE ». Elle indique que les élèves seront évalués par rapport au programme achevé. Pour le cas de son établissement, la poursuite des cours à domicile n’a pas été possible. « Seul un ou deux parents sont venus récupérés les devoirs et les leçons à l’école », souligne-t-elle. Au-delà de la perturbation de l’apprentissage, elle craint que cette interruption ne pousse les enfants à la rue. « Nous sommes dans un quartier très pauvre. Durant la suspension, certains de mes élèves mendiaient sur la chaussée », soupire-t-elle. Â