L’Assemblée nationale a décidé d’ajourner le débat et le vote de la proposition de loi portant modification du code de nationalité. Beaucoup de questions entourent ce sujet de société qui suscite de vives réactions.
« Cet ajournement est une bonne chose, lance une source auprès de Focus Development Association, une organisation qui travaille activement sur le front de l’apatridie à Madagascar. Cela montre que les députés vont se pencher sur le texte et promet des débats pour d’éventuelles améliorations ».
Plus de débats, c’est justement ce que réclame le KMF/CNOE concernant la proposition de loi. L’observatoire demande ainsi que le texte soit largement diffusé et, en langue malgache, afin que tous les citoyens puissent comprendre ce qu’il en est. Il demande également la mise en place d’une structure officielle pour permettre à toutes les parties prenantes de participer aux discussions. Dans un communiqué, le KMF/CNOE a émis ses craintes quant à la possibilité que des individus utilisent la nationalité dans une logique de prédation notamment dans le foncier.   Â
Légitime
Une appréhension que juge légitime le journaliste Andriamanambe Raoto. Il estime toutefois qu’il y a beaucoup d’incompréhension autour de la question. « Là où je suis d’accord, c’est que cela nécessite plus de débat et de communication car il s’agit d’un vrai sujet de société. Mais dans le fond, nous avons un réel problème d’apatridie. Notre code de nationalité qui date de 1960 est une porte ouverte à la discrimination. Il faut qu’on suive l’évolution du monde », indique-t-il.
Concernant la question du foncier, notre interlocuteur chez Focus Development Association souligne que cela n’a rien à voir. Il attire l’attention sur les apatrides qui vivent sur le sol malgache. « C’est avant tout une question de droit. Il y a des personnes qui ont une ou plusieurs nationalités et d’autres qui n’en ont aucune. Ces dernières sont particulièrement vulnérables », précise-t-il.