La COVID-19 a eu un impact significatif sur les enfants, notamment sur l’éducation. Le système scolaire étant déjà fragilisé avant la pandémie, l’arrêt des cours a causé des inégalités sur l’évolution de chaque enfant.
Ce mois de juin, nous célébrons le mois des enfants. Une période permettant de revoir les changements apportés par la pandémie sur l’éducation des enfants. Depuis le mois de mars 2020, les écoles sont passées de la fermeture, à la réouverture puis aux courses aux examens. En mars 2021, les écoles ont encore dû fermer leurs portes.
Echec de l’école à distance
Le téléenseignement a été suggéré mais sans grande réussite dû au fait que la majorité des foyers n’ont pas accès à internet. Selon l’enquête nationale sur la situation démographique à Madagascar en 2018, seulement un enfant sur dix a accès à internet. Le rapport publié par l’UNICEF sur les effets de la pandémie COVID-19 sur les enfants à Madagascar en avril 2021 a aussi souligné la disparité régionale. Par exemple, dans la région Androy, 2% des enfants ont accès à internet et 7% seulement ontl’électricité.
De ce fait, les enfants n’ont pas pu suivre régulièrement les cours à la maison. Les résultats scolaires en sont impactés, causant des inégalités et des risques de décrochage scolaire. Une baisse du taux de fréquentation est constatée au second cycle du secondaire, cela est passé de 20,5% en 2018 à 14,5% en 2020. Un chiffre plus flagrant chez les filles, cela est passé de 22,8% en 2018 à 14,3% en 2020.
« La situation a vraiment empiré depuis 2020. Auparavant, j’avais 28 élèves dans ma classe. Maintenant, je n’en ai que 12. Quand je donne des devoirs à la maison, la majorité des parents, souvent illettrés, n’arrivent pas à encadrer leurs enfants. En ce moment, même si on reprend, je dois encore rétablir le niveau et revenir sur ce qu’on a fait au deuxième trimestre. On est vraiment en retard sur le programme scolaire », témoigne une institutrice dans une école primaire à Toamasina, Lantoniaina Finoana.
Par ailleurs, les orphelins sont aussi les plus touchés par ce décrochage scolaire, selon les rapports de l’Institut National de Statistique à Madagascar et de l’UNICEF en 2020. « Plus de la moitié des orphelins ont plus de trois ans de retard dans la scolarisation, contre 37.4% des non-orphelins », souligne le rapport.
Frais scolaires
Les frais d’inscription scolaire constituent aussi une des causes de cette interruption scolaire. Si au début de l’année 2020, cela a été éliminé. Selon le rapport de l’UNICEF an avril 2021, l
C’est aussi le cas dans les écoles privées. « Il y a des parents au chômage, qui n’ont plus les moyens de payer l’écolage. De ce fait, ils n’envoient plus leurs enfants à l’école », raconte une institutrice d’une école privée à Antananarivo.
Effets positifs
Malgré cela, des effets positifs sont constatés chez les enfants d’âge préscolaire. Les parents ont consacré plus de temps à leurs enfants. Les discussions et les rapprochements ont stimulé leur développement. La lecture, les chants, les jeux, les activités artistiques comme le dessin ont stimulé leur créativité.