Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat affiche son pessimisme quant à l’évolution de la situation sur le front du dérèglement climatique.
Difficile de ne pas avoir en tête les images de la famine qui sévit actuellement dans le sud de Madagascar avec le nouveau projet de rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Les experts de l’ONU attirent l’attention sur les effets dévastateurs du dérèglement climatique, avec son lot de catastrophes naturelles, qui vont mettre à mal les activités humaines dans les prochaines années, entre les cyclones dévastateurs et bien entendu des périodes de sècheresse plus importantes. Si l’accord de Paris fixe comme objectif la limitation du réchauffement à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, le GIEC estime que dépasser +1,5°C serait catastrophique avec des conséquences graves et parfois irréversibles.
Le « taninjanaka » (terre de la descendance) menacé
Les experts soulignent notamment les impacts sur les systèmes de production alimentaire, tout ce qui est agriculture, élevage et pêche. Pour le GIEC, l’humanité n’est pas préparée à faire face à cette éventualité qui pointe à l’horizon. Ainsi, avec un réchauffement de +2°C, 130 millions de personnes pourraient tomber dans la pauvreté extrême d'ici dix ans et 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d'ici à 2050. « Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre », souligne le rapport.
Pour inverser la tendance, le GIEC prône une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux, de l’individu, au gouvernement en passant par les entreprises. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation ». Sinon la conservation et la restauration des écosystèmes dits de carbone bleu comme les mangroves sont mis en avant par le projet de rapport. Ils ont la particularité, non seulement de stocker le carbone mais aussi de fournir de la nourriture aux populations côtières tout en protégeant contre les submersions.