Les citoyens ont leur mot à dire dans la gestion de leur localité. Les structures locales de concertation (SLC) sont supposées permettre aux citoyens de justement faire entendre leur voix au niveau local. Sur les 1 695 communes, seules 200 peuvent se targuer d’avoir une SLC fonctionnelle.
Annoncées par décret en 2015, les structures locales de concertation constituent un espace de dialogue et de consultation au sein des collectivités territoriales décentralisées dans le but de permettre la participation inclusive des citoyens dans les décisions au niveau local. Six ans après, environ 700 SLC ont été créées mais seules 200 sont fonctionnelles selon le directeur d’Appui aux Collectivités locales décentralisées au sein du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation Fanja Rabetaly Nirhy-Lanto. « La COVID-19 a quelque peu bouleversé la mise en place des SLC. Après les communales de 2019, le ministère a dû reprendre la sensibilisation des communes mais cela n’a pas pu être fait à cause des restrictions sanitaires », indique-t-il.
Priorisation des dépenses
A noter que l’initiative de la création de la structure revient au maire. Récemment élu à la municipalité de la commune rurale Ambano, Antsirabe II, Rivo Andriamalala a mis en place sa SLC en février de cette année. « Nous sommes obligés par la loi de créer la SLC. On a profité d’une accalmie durant le confinement pour la mettre en place après avoir sensibilisé les douze Fokontany de la commune. Il y a des catégories de citoyens qui doivent la constituer dont les jeunes, les agriculteurs, les éleveurs, le corps enseignant, le corps médical ou les personnes avec un handicap entre autres », explique-t-il. Mais, la situation sanitaire a coupé l’herbe sous les pieds de la commune qui n’a pas pu tenir la deuxième assemblée de la SLC à cause du confinement. Toutefois, Rivo Andriamalala est convaincu de l’utilité de la structure. « La SLC nous permet de connaitre ce dont les citoyens ont réellement besoin. Cela nous permet d’ajuster nos actions annoncées durant la campagne », poursuit-il.Â
Le ministère de l’Intérieur a noté un retour positif des communes dont la SLC est fonctionnelle. Fanja Rabetaly Nirhy-Lanto parle d’exemplarité en évoquant les communes d’Andriambilany dans le Vakinankaratra, d’Alakamisy Fenoarivo ou de Sabotsy Namehana. « Les communes font des efforts dans la transparence et la redevabilité avec l’affichage du budget et des standards de services. Le budget est participatif et il y a une priorisation des dépenses grâce aux SLC. C’est d’ailleurs l’une des approches de la structure », explique-t-il. « Nous avons besoin de la SLC, lance le maire de Sabotsy Namehana Avotra Andriamosa. La SLC assure la stabilité de la commune et permet la transparence de sa gestion ». La structure pour Sabotsy Namehana a été mise en place le 31 mai 2017. « Nous allons justement présenter le budget primitif 2022 devant la SLC bientôt », poursuit-il.
Tolotra Andrianalizah