Le climat change. Le niveau de l’Ikopa durant la saison sèche est là pour le rappeler. D’après les environnementalistes le phénomène est amené à se durcir dans les années à venir dans le schéma actuel.
« Le niveau de l’eau est vraiment très bas cette année. Plus bas que d’habitude ». Voilà le constat d’une lavandière du côté d’Ampasika. « Depuis quelques années, la diminution du niveau de l’eau se voit à vue d’œil », déplore-t-elle en étalant son linge sur les rochers normalement immergés. Même constat du côté de l’Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d'Antananarivo. Le responsable de l’annonce des crues Michael Randriambeloson indique que la situation actuelle rappelle celle de 2017 où un plus bas a été remarqué. Pour ce technicien, ce qui se passe actuellement n’est autre que la manifestation du changement climatique. Il fait savoir que c’est en 2008 que le niveau de l’eau a été positif pour la dernière fois en saison sèche. « C’est la pluviométrie en saison des pluies qui définit le niveau de l’eau », explique-t-il.
Irréversible
Pour l’environnementaliste Ony Narindraniarisihanta, la baisse du niveau de l’Ikopa s’inscrit dans une tendance. « Cela devrait se poursuivre, voire s’aggraver dans les années à venir avec la saison sèche qui s’allonge, lance-t-elle. D’un autre côté, les risques d’inondation se multiplient car beaucoup d’eau tombe en peu de temps durant les saisons de pluies ». Pour Ony Narindraniarisihanta, qui est également secrétaire générale de l’association « Tsy hananan-droa ny tany », il est important d’agir dès maintenant. « Le reboisement que nous faisons aujourd’hui n’aura un réel impact que plusieurs années plus tard mais il faut le faire. C’est pour cela qu’il faut sensibiliser les gens sur tout ce qui peut diminuer les effets du changement climatique dans divers domaines, agriculture, énergie … Sans actions continues entamées dès maintenant les conséquences risques d’être irréversibles ».