L’opérationnalisation du marché de Behoririka ouvre un nouveau feuilleton dans le bras de fer entre la commune et les marchands de rue. Une partie des marchands du côté de Soarano ont montré les muscles ce matin.
Prévisible diront les observateurs. En serrant la vis avec l’ouverture du marché de Behoririka, la magistrature de la capitale a fait face à une première manifestation de la part des marchands de rue de Soarano ce jour. Tôt ce matin, plusieurs éléments de la police communale ont quadrillé la partie de l’artère entre les bureaux du Premier arrondissement et Behoririka pour empêcher les marchands de s’installer sur les trottoirs. Armés de sifflet, ces derniers ont manifesté leur mécontentement. En milieu de matinée, ils ont tenté de bloquer la rue mais la commune, aidée par des éléments de la police, a réussi à ramener un semblant d’ordre. Durant pratiquement toute la journée, les forces de l’ordre et les marchands se sont regardés en chien de faïence.
Chômage chronique
La relation entre la commune urbaine d’Antananarivo et les marchands de rue n’a jamais été un long fleuve tranquille ces dernières décennies. Tous les maires qui se sont succédé ont toujours eu à faire aux marchands illicites qui squattent les trottoirs de la capitale. L’absence de création massive d’emplois au cours de ces dernières années a quelque peu compliqué la tâche des élus successifs, vendre dans la rue étant une alternative au chômage chronique qui gangrène le pays. Les tentatives d’assainissement de la commune se sont toujours heurtées à l’argument de la subsistance avancé par les marchands. L’épisode de ce matin ne déroge pas à ce refrain. La plupart des marchands craignent qu’en se déplaçant dans le marché à étage de Behoririka, ils n’arriveraient plus à vendre. « Comment vais-je pouvoir vendre mes jeans au quatrième étage de ce bâtiment », se plaint une vendeuse. D’autres se plaignent de l’étroitesse de l’endroit qui leur est alloué. En somme, ils appellent le maire à les laisser poursuivre leurs activités sur les trottoirs de Soarano.
CMH
La commune ne l’entend pas de cette oreille. « Nous allons poursuivre les efforts que nous avons entamé sur le front de l’assainissement. La commune ne va pas fléchir », lance le directeur de cabinet adjoint Michkael Solofoniaina qui indique que c’est dans cette optique que la commune s’est lancée dans la mise en place de différents marchés dans la capitale. C’est le cas du bâtiment flambant neuf de Behoririka et d’un autre qui verra le jour d’ici la fin de l’année aux 67 Hectares. « Il y a aussi le nouveau marché du côté du côté du Sénat pour la zone Anosy et Mahamasina, la Petite Vitesse à Analakely mais également les différents marchés au niveau des fokontany », poursuit notre interlocuteur. Pour les récalcitrants, le directeur de cabinet adjoint indique que les dispositifs inscrits dans le Code municipal d’Hygiène (CMH) seront appliqués après une période d’information et de sensibilisation.
Tolotra Andrianalizah Â