La Radio Madagasikara célèbre son 90ème anniversaire cette année. Une cérémonie a été organisée pour marquer le coup, une occasion de rencontrer des monstres sacrés dont la voix a bercé les auditeurs au cours de ces dernières décennies.
90 ans, ça se fête ! La Radio Madagasikara souffle sa 90ème bougie cette année plus exactement le 29 avril dernier. La grande famille de la RNM n’a pu fêter comme il se doit cet anniversaire que vendredi compte tenu les restrictions sanitaires. Une cérémonie s’est tenue dans l’enceinte de l’ORTM pour célébrer ce monument qu’est la Radio Madagasikara. Monuments, plusieurs des journalistes et autres chroniqueurs qui y sont passés le sont aussi. Quelques-uns étaient d’ailleurs sur les lieux comme l’inusable Ruffin Rakotomaharo dont le dynamisme semble être resté intact malgré la retraite ou encore la seule et l’unique Suzelle Ravololomihanta. Ils ont un point commun c’est d’avoir fait toute leur carrière professionnelle au sein de la Radio Madagasikara.
Fruit de la passion
L’aventure RNM a commencé en 1982 pour Ruffin Rakotomaharo, dès la fin de ses études universitaire à Ankatso. « C’est la RNM qui a fait de moi ce que je suis, lance-t-il, reconnaissant. Ce que j’ai apprécié à la RNM c’est que c’est devenu une passion. J’ai aimé ce que je faisais et cela m’a poussé à toujours m’améliorer, à me professionnaliser ». Son meilleur souvenir ? Le débat présidentiel radiotélévisé de 1993 qu’il avait à modérer au côté Gilbert Raharizatovo entre l’Amiral Didier Ratsiraka et le Professeur Albert Zafy. Il indique aussi avoir beaucoup aimé commenter les matchs de foot avec son compère Daniel Randriamaro. « C’est Jean Claude Andrianaivo et Alphonse Andriamahaly qui m’ont appris », indique-t-il.
Justement, Daniel Randriamaro se rappelle de la bonne ambiance qui règne dans le studio durant les matchs et de sa grande complicité avec Ruffin Rakotomaharo qu’il considère comme son frère. Il a rejoint la RNM en 1985 alors qu’il était dans le service régional d’Antsiranana. Il a intégré le journal parlé de la station en 1991. « Pour moi, la RNM, c’est toute ma vie. J’ai passé la plupart de mon temps à la radio surtout lorsqu’il y avait des rencontres sportives. Il fallait faire des concessions sur plusieurs choses », déclare-t-il. Comme Ruffin Rakotomaharo, il affirme avoir été passionné par ce qu’il faisait. Son meilleur souvenir date d’un peu plus tôt, en 2010, lorsqu’il avait commenté un match de l’AS Adema au Mozambique. « Le score à l’aller était 0-0 à Madagascar. L’Adema est allé chercher la qualification au match retour en marquant à l’extérieur pour un score de 1-1 », raconte-t-il. Ironiquement, son plus mauvais souvenir est aussi lié au football lorsqu’il avait dû commenter la déroute des Barea en Egypte, 6-0, en 2003, le jour de son anniversaire, un 20 juin.
Personnalité
Pour sa part, Suzelle Ravololomihanta a intégré la Radio Madagasikara en 1965 alors qu’elle avait 23 ans. Retraitée en 2002, elle a toutefois continué à faire son émission iconique Diary jusqu’à fin 2018. « J’ai passé toute ma vie à la RNM. C’est toute ma vie, toute ma jeunesse. J’ai vécu beaucoup de choses durant ces années, de bonnes comme de mauvaises », lance-t-elle. Elle partage également cette même passion pour son travail. « Ce n’est pas trop pour l’argent mais pour la satisfaction qu’on retire lorsqu’on vient de réaliser quelque chose de bien. C’est spécial », déclare-t-elle. Suzelle Ravololomihanta indique avoir particulièrement aimé le fait d’être ensemble avec ses collègues surtout à ses débuts. « Il y avait beaucoup de solidarité. Les ainés m’ont bien accueilli et m’ont beaucoup appris sur le métier », souligne-t-elle. Elle a toutefois moins gouté le fait que la RNM soit toujours pointé du doigt lors des périodes de tension dans le pays. « Cela nous met dans une position inconfortable ».   Â
Chacun des trois anciennes voix de la RNM souhaite le meilleur pour la station. Ruffin Rakotomaharo indique toutefois que la station a besoin de rajeunissement pour se donner un nouvel élan. Il souligne néanmois que les éléments rajeunis ne doivent pas lésiner sur le professionnalisme. Il les appelle par ailleurs à affirmer leur personnalité sur les ondes. Daniel Randriamaro de son côté avance la culture de l’excellence.
Tolotra Andrianalizah