Depuis juillet et jusqu’au mois de septembre, la Commune urbaine d’Antananarivo réalise le recensement des terrains et des propriétés dans la capitale. L’idée est de connaître à combien s’élève le potentiel fiscal de la ville.
La question de l’autonomie financière est un problème récurrent en Afrique au niveau des collectivités territoriales décentralisées. La Commune urbaine d’Antananarivo ne déroge pas à cette réalité avec une faible mobilisation fiscale. Le cas de l’impôt foncier sur la propriété bâtie ou IFPB en est un exemple. Dans le budget de la commune en 2020, l’IFPB représente plus de 33% des recettes avec 19 milliards estimés. En ce sens, la commune a entamé depuis juillet jusqu’au mois de septembre un recensement des terrains et des propriétés bâties, dans la capitale dans tous les arrondissements sauf le cinquième, déjà réalisé en 2020. L’objectif est de mettre à jour les données afin d’optimiser les rentrées d’argent de la commune. « L’intérêt de cette opération est de connaitre exhaustivement les propriétés bâties et par conséquent les sources d’impôt que peut percevoir la commune sur ces propriétés, lance la membre du Conseil municipal, Hilda Ravelonahina. Au moment où l’on parle l’IFPB est sous-estimé. De 2020 à 2021, il passe de 19 milliards à 17.5 milliards ».
Résultat palpable
Au moment du lancement du recensement, le directeur du cabinet du maire, Guy Razafindralambo, a fait savoir que jusqu’à 40% des habitations de la ville ne seraient pas recensés. Résultat, l’IFPB ne rapporterait que 9 milliards à la commune. Hilda Ravelonahina avance, par ailleurs, qu’il y a une certaine méconnaissance des citoyens sur les impôts. « Je trouve personnellement que les habitants savent qu’ils doivent payer des impôts. Seulement, ils ne savent pas quels impôts ils doivent payer. Beaucoup de propriétaire dans la capitale ne savent pas par exemple que le fait faire louer une habitation ouvre à des impôts locaux », indique-t-elle, en pointant du doigt un manque de communication et de sensibilisation. D’un autre côté, elle explique la faiblesse du recouvrement par une réticente des habitants à payer leurs impôts à cause du manque de résultat palpable de la part de la commune.
Tolotra Andrianalizah