Malgré les changements qui opèrent au niveau de la société Zafimaniry, cette communauté laisse toujours paraître une richesse culturelle.Â
Les Tangalamena ou les sages des villages acceptent le changement. « C’est triste mais on ne peut que l’accepter puisque de toute façon, il n’y a plus de forêts. Il n’y a plus de bois à exploiter », confie le Tangalamena d’Antoetra, Randria Marolahy. « Nous sommes un peuple ouvert au changement. Avec le temps, il y a des parties de notre culture que l’on a laissée comme l’exploitation de la forêt. Cependant, il y a des pratiques que l’on veut préserver comme le rituel de demande de bénédictions auprès des ancêtres en respectant le « Zoro-firarazana » (coin nord-est de la maison destiné aux offrandes pour les ancêtres) et le « toa-boninahitra », réitère le Tangalamena du village de Sakaivo, Ralainjafy. Ils veulent aussi préserver le lien sacré avec la forêt. « On encourage nos enfants à planter des arbres pour que nos descendants puissent perpétuer la tradition de la maison traditionnelle en bois même si ce ne seront pas forcément des bois précieux », continue-t-il.
Cela fait également partie des requêtes des jeunes Zafimaniry, exceptionnellement des guides locaux. « On aimerait au moins qu’il y ait un village qui soit à l’image du village typique Zafimaniry. Ce serait comme une vitrine pour notre communauté » suggère Chrijaux, un guide local.
Art de vivre Â
Quelque part, la culture Zafimaniry réside plus dans la spiritualité. Il y a sa relation avec la forêt et aussi leur don pour la sculpture, qui se démarque surtout par des motifs dotés d’une valeur symbolique. La sculpture Zafimaniry présente en tout 21 motifs, chacun ayant une signification. La toile d’araignée (tanamparoratra) signifie par exemple la solidarité et les liens familiaux, le nid d’abeille (papintantely) signifie la douceur de la vie et la vie communautaire, le rayon du soleil (tana-masoandro) représente les parents et la ficelle (tady vavatra) signifie la continuité de la vie. Ce sont les motifs de base. Les 21 motifs sont à l’image de leurs cultures. C’est un peuple qui préserve encore les traditions des ancêtres, par exemple, à travers l’orientation des maisons, de l’emplacement de chaque coin ou aussi le respect envers les ancêtres. Tel est aussi le cas des femmes du village qui pratiquent la vannerie. Exceptionnellement, elles les utilisent pour l’art de vivre et la décoration.  Elles fabriquent par exemple des nattes ou des « taty » (petit panier avec un couvercle)  etc pour en faire des objets quotidiens ou pour les offrir à des familles qui en ont besoin, ou pour ceux qui vont organisent une cérémonie dans le village. Les œuvres ne sont pas destinés au commerce.
La société Zafimaniry offre également une place particulière pour la femme. Elle consacre un rite d’initiation pour les femmes qu’on appelle « lanonam-behivavy ».
Mampianina Randria
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