La transformation laitière a fait montre d’un certain dynamisme, ces dernières années, avec le développement de nombreuses entreprises. Cette réalité cache cependant un problème structurel avec la difficulté pour les producteurs de lait d’assurer une alimentation suffisante et de qualité aux vaches. Cela constitue une opportunité d’investissement, selon le Malagasy Dairy Board.
Madagascar est loin d’avoir totalement libéré son potentiel dans la filière lait. L’alimentation des bêtes constitue un réel frein à l’essor aux activités comme l’atteste un producteur de fromage. « Le lait de qualité n’est pas suffisant, lance un responsable de l’entreprise Ny Antsika. Pour faire du fromage, nous cherchons une certaine densité donc une certaine qualité. Le problème se situe au niveau des éleveurs. Ils n’ont pas assez pour nourrir leurs bêtes ». D’après ses explications, l’entreprise contracte avec des éleveurs, à qui elle prodigue des formations, dans la production de lait. « La réalité c’est que le manioc et le maïs coute cher et les paysans n’ont pas assez de terre pour le fourrage », ajoute-t-il.
Appel à investissement
Le cas de cette fromagerie est symptomatique de la filière lait en général, à Madagascar, à en croire la directrice exécutive de Malagasy Dairy Board, Mira Rakotondrandria. « Le fourrage est la matière première de la production laitière. Ce qu’il y a, c’est que les éleveurs sont limités en termes de disponibilité de terrain et de capacité d’investissement. Donc, si le problème du fourrage est résolu, c’est toute la filière qui ira bien », explique-t-elle. En ce sens, les autorités ont cherché, ces dernières années, à promouvoir la production fourragère avec, entre autres, la mise en place depuis 2018 d’une journée nationale fourrage. Le dernier projet en date s’intitule PROFI-Lait, soutenu par l’Union européenne. Le but est de promouvoir une production fourragère mécanisée à grande échelle. « Comme les éleveurs sont limités, il faut des investisseurs qui ont les moyens. Notre rôle est d’orienter ces investisseurs sur ce marché. On a une cible de 200 ha comme pilote. L’objectif est d’atteindre 370 ha à terme. On espère que cela va se multiplier ensuite par tache d’huile », indique Mira Rakotondrandria.
Tolotra Andrianalizah