Le secteur des huiles essentielles a le vent en poupe actuellement dans le pays. Mais au-delà du revenu qu’on peut en tirer, l’activité nuit à l’environnement à cause du bois de chauffe utilisé dans le processus.
« Il nous faut jusqu’à 120 kg de bois de chauffe pour produire 3.3 litres d’huiles essentielles, lance l’ingénieur agronome Tiana Randriamahazo qui travaille dans le secteur des huiles essentielles. La production d’huiles essentielles nécessite une grande quantité de bois de chauffe pour la distillation. D’après lui, il faut au minimum 2 heures de temps pour avoir le produit. « Cela dépend de la plante. 2 heures, c’est le minimum avec le ravintsara par exemple », explique-t-il. L’exploitation peut exercer une pression sur les forêts à cause de cette consommation importante de bois. Le projet pour lequel Tiana Randriamahazo travaille plante des arbres pour se ravitailler en bois. Notre interlocuteur de préciser qu’il n’y a pas d’obligation précise émanant des autorités dans ce sens. « C’est pratiquement impossible pour nous de poursuivre notre activité sans planter des arbres. Nous intervenons dans une zone (Bongolava) où il n’y a que peu de forêt de ligneux », ajoute-t-il.
Compensation
Conscient de cette pression sur l’environnement, le ministère de tutelle est sur le point de mettre en place une clause de reboisement obligatoire pour tous les acteurs du secteur de l’huile essentielle. « La production d’huiles essentielles est en pleine expansion. De plus en plus de familles travaillent dans le secteur. Il est important de mettre en place un système de compensation pour protéger l’environnement », souligne le directeur de la gouvernance environnementale au sein du ministère de l’Environnement Julien Noel Rakotoarisoa qui indique que les autorités réclament déjà une preuve de reboisement mais déplore que cela ne soit pas encore systématique. Il ajoute qu’un système de standardisation sera mis en place et tiendra compte de l’envergure de l’exploitation de chaque acteur.
Tolotra Andrianalizah