Ils sont environ 30.000 passionnés de lecture à faire vivre une communauté de lecteurs, dont 22.000 sont malgaches, via des partages de bons plans de livres électroniques, depuis 2018.
« S'il vous est déjà arrivé de lire jusque tard dans la nuit pour finir le dernier chapitre d'un livre parce que vous n'arrivez pas à en détourner les yeux, alors vous êtes sûrement un vrai passionné de lecture ». C’est avec ces mots que Randrianonisoa Mamitiana Valéry, plus connu sous le pseudo « Val Knight », décrit sa passion pour la lecture.
Ce jeune passionné de lecture est le fondateur du groupe Pour l’amour de la lecture, créé le 16 avril 2018 sur Facebook. Son initiative a fédéré une communauté de fidèles lecteurs de 15 à 35 ans, dont 22.000 malgaches sur un peu plus de 30.000 membres provenant de pays francophones (Canada, Algérie, Sénégal, Burkina Faso…).
Au départ, Randrianonisoa Mamitiana Valéry avait invité 2 ou 3 amis, et de fil en aiguille, le petit comité est devenu une petite référence pour les fans de lecture francophone. Dans ce groupe, ni vente ni publicité n’est autorisée.
Encouragement à la lecture
Des échanges sur les contenus, des découvertes, des encouragements à la lecture, les membres actifs se partagent gratuitement des œuvres électroniques. « La lecture, grâce à la digitalisation, elle ne connaît pas de frontière… Pour ce qui est des sources, généralement, je les prends via Archives Internet qui possède plus de 32 millions d'e-books », soutient Randrianonisoa Mamitiana Valéry. « Comme le groupe s'appelait initialement Livres Gratuits, il fonctionne comme une sorte d'intermédiaire où les membres se partagent un livre électronique déjà dispo ailleurs », ajoute-t-il.
Certains y laissent des petits extraits, d’autres, des photos attrayantes pour séduire les prochains lecteurs et les orienter vers le lien à cliquer pour télécharger l’ouvrage. Seule la connexion internet est payante car les téléchargements sont gratuits. Les hommes comme les femmes, jeunes ou moins jeunes, y retrouvent leurs horizons d’attente respectifs. Cependant, lui de préciser que les livres se rapportant à la pornographie y sont filtrés. « J'essaie de rendre mon groupe le plus propre possible afin qu'on ne puisse pas salir l'éducation qu'il apporte ».
Les jeunes aiment lire
Pour Randrianonisoa Mamitiana Valéry, "il devient urgent, voire impératif pour la génération actuelle de transmettre l'amour de la lecture à la génération future. La lecture est le top des moyens d'acquisition de savoirs, de connaissances. Une population qui lit est une population forte ». Et à ses yeux, les jeunes aiment lire. D’après lui, 54% des membres actifs dans le groupe ont entre 18 et 24 ans et 35% entre 25 et 34 ans. Ces catégories sont les plus actives. Le reste est réparti entre les 13 à 17ans et les plus de 35ans.
Dans ces tranches d’âge, au moins 60% des recherches tournent autour des new romances, 30% sur le développement personnel et le reste sur Autres. Les publications sur les livres se rapportant à l'éducation sexuelle sont les publications qui suscitent le plus de réactions.
Des bibliomanes électroniques
L’avènement de la lecture électronique n’a pas phagocyté l’envie de tourner les pages des livres physiques, « ni moins la sensation de sentir l’odeur d’un ouvrage qui se dévore rapidement, lorsqu’on est vraiment obnubilé par l’histoire », affirme Riantsoa, une bibliomane malgache, qui n’achète pas moins de deux livres par mois.
Si « A Madagascar, un livre d’occasion s’achète en moyenne à partir de 3.000 ariary », selon Annie, bouquiniste dans un kiosque à Ambohijatovo, dans les librairies et certaines grandes surfaces, les livres rares coûtent chers. Cependant, comme l’envie de les avoir en possession anime les bibliomanes, de nombreux jeunes, à l’affût de « trésor », viennent régulièrement visiter les kiosques et sont prêts à dépenser pour en faire une collection.
Certains membres de L’amour pour la lecture ont une préférence pour la possession d’une collection électronique, largement moins chère. Mais selon Val Knight, même s’ils sont pratiques et accessibles, « les e-books n’éclipseront jamais les livres physiques. Les deux formats se complètent ».