La rentrée ne peut arriver à un plus mauvais moment. Si la fin des vacances a toujours été un moment stressant pour les parents, cette année, cette période l’est encore plus pour plusieurs ménages malgaches avec la hausse généralisée des prix des produits de premières nécessités.
« Il va falloir faire des miracles cette année », lance une mère de famille. Une fois de plus la capacité de résilience des Malgaches sera mise à rude épreuve avec la rentrée des classes. Les parents vont devoir faire des numéros d’équilibristes avec leur budget pour pouvoir assurer la reprise des cours en septembre. Cette année, en plus de la hausse des prix des fournitures scolaires, ils vont devoir faire avec une hausse généralisée des prix notamment des produits de premières nécessités. « C’est difficile mais il faut faire front. Les enfants doivent aller à l’école coute que coute », poursuit notre interlocutrice résignée, une liste de fournitures entre les mains.
Raccourcissement des vacances
C’est l’effervescence depuis cette semaine dans le centre-ville d’Antananarivo. A quelques jours de la rentrée, des mères de famille, seules ou accompagnées de leurs rejetons font les courses pour les fournitures scolaires. Fait notable, les pères sont rares dans les mêlées. Les marchands sur les trottoirs sont aux couleurs de la rentrée. « Les prix ne sont pas pareil d’un marchand à un autre. Il faut prendre le temps de comparer », indique une autre mère de famille. Quoi qu’il en soit, elle a noté la hausse des prix, une hausse confirmée par la marchande devant elle. « Pratiquement tout a augmenté. Même le prix du stylo a augmenté », réagit cette dernière. La mère de famille déclare qu’elle regrette que les magasins de bureautique soient pris d’assaut. « Normalement j’achète chez les « karana » mais c’est bondé, ajoute-t-elle. Je vais peut-être revenir un autre jour ». En effet, depuis quelques jours, de longues files se sont formées devant les magasins à Tsaralalà na. La scène devrait se poursuivre dans les prochains jours car nombreux sont les parents qui prévoient attendre leur paie pour faire les courses.
Presque tous les parents se plaignent du raccourcissement des grandes vacances. Certains ont dû encore payé des frais scolarités en juillet et voilà qu’ils doivent déjà débourser pour la rentrée. En plus des fournitures, ils doivent s’acquitter des droits d’inscription et des frais de scolarité dans les prochains jours. Certains parents déplorent que des établissements aient augmenté leurs frais pour cette année. Entre les prix de l’huile, du riz et du charbon qui flirtent avec les sommets, c’est tout le mois de septembre qui aura un gout amer pour bon nombre de ménages. L’addition sera corsée.
Tolotra Andrianalizah