Les étudiants, notamment les nouveaux bacheliers ont fait les frais de la situation sanitaire. Bien que l’université d’Antananarivo s’est engagé sur la voie des NTIC avant la COVID-19, cela n’a pas porté ses fruits au moment où on en avait le plus besoin. La volonté est là mais elle se heurte à des obstacles essentiellement techniques.
« L’Université d’Antananarivo s’est engagé dans l’enseignement à distance bien avant la COVID-19 », lance le directeur de l’apprentissage et de l’enseignement de l’Université Paul Randrianirina. Il précise toutefois que ce n’est pas encore généralisé. « Il y a déjà des formations à distance comme pour la faculté de Médecine », précise-t-il. Dans ce sens, il indique que les établissements ont leur propre plateforme. « Pour poursuivre l’enseignement et pour ne pas étirer l’année universitaire, il y a plusieurs plateformes à la disposition des professeurs », ajoute-t-il en soulignant que la période COVD-19 a mis l’enseignement au-devant de la nécessité de s’engager sur cette voie.
Quoi qu’il en soit, le principal obstacle est d’ordre technique comme le confirme le responsable au sein de la mention Communication, médiation, médias et organisation (Commo) de la faculté des Lettres Tantely Ravelonjatovo. « Il y a un site web avec la gestion des cours en ligne actuellement. Il y a toutefois des aspects techniques qu’il faut revoir avec notamment la connexion. On ne peut pas se permettre par exemple qu’un direct soit coupé », explique-t-il. Tantely Ravelonjatovo de faire savoir que la Commo a effectivement lancé depuis deux ans une formation hybride, en salle et en ligne. « On a pensé dès le départ au e-learning mais le basculement n’est pas chose facile ».
Old School
Autre obstacle de taille souligné, la réticence de certains professeurs à utiliser ces nouveaux outils. « Nous sommes actuellement en train de sensibiliser les professeurs, lance Paul Randrianirina. Certains professeurs ne veulent pas encore en entendre parler. Ils ressentent le besoin de parler directement avec leurs étudiants ». Il indique toutefois que le fait de s’engager vers le numérique ne signifie pas la fin des cours en présentiel. Même constat chez Tantely Ravelonjatovo. « Il y a des professeurs qui ont des difficultés avec les nouvelles technologies. Il y a aussi le souci du côté pédagogique », note-t-il.
Néanmoins, la tendance va dans le sens du numérique. « L’université a une direction dont le rôle est vraiment de booster le numérique. Le salon de l’étudiant de cette année qui se fera uniquement à distance est la preuve que l’Université veut s’engager sur cette voie », précise Paul Randrianirina.
Tolotra Andrianalizah