L’artisanat figure parmi les secteurs d’activités frappés de plein fouet par la fermeture des frontières.
 « On ne peut plus attendre les touristes qui ne vont pas venir », déclare la présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) pour la région Analamanga, Sylvie Rasolonjanahary. L’artisanat figure parmi les secteurs d’activités frappé de plein fouet par la fermeture des frontières. « Ce sont les étrangers qui achètent et apprécient les produits malgaches », constate amèrement notre interlocutrice qui ajoute que les artisans malgaches ne vivent pas, « ils survivent ». Elle fait savoir que certains membres de la CMA Analamanga ont préféré abandonné leurs activités pour retourner travailler la terre.
Une vendeuse au Village artisanal du Cenam au 67 ha confirme. « Nos ventes ont drastiquement baissé avec l’absence de touristes. Les nationaux sont rares à venir ici », indique-t-elle. Comme explication, elle avance entre autres la faiblesse du pouvoir d’achat mais aussi une méconnaissance du savoir-faire malgache. « Généralement, la valeur moyenne de ce que les nationaux achètent est de 30.000 ariary », poursuit cette vendeuse d’articles de maroquinerie.
8ème Forum international des métiers et de l’artisanat de l’Océan Indien
« Beaucoup de leçons ont été apprises durant la fermeture des frontières. On a cherché les raisons pour lesquelles les Malgaches n’achètent pas les produits locaux et l’une d’elles est la qualité des produits et le manque de diversité et de créativité », indique Sylvie Rasolonjanahary. En ce sens, la CMA a mis à la disposition de ses membres des formations surtout durant la fermeture des frontières. « Il y a des gens qui ont la possibilité d’acheter à Madagascar mais préfère se tourner vers les produits étrangers. Il est nécessaire d’améliorer la qualité », lance Sylvie Rasolonjanahary, qui précise que la clientèle malgache est exigeante. Â
L’artisanat sera à l’honneur du 6 au 12 septembre, à l’occasion du 8ème Forum international des métiers et de l’artisanat de l’Océan Indien, au jardin d’Antaninarenina. Il s’agit d’un évènement de la CMA Mayotte et l'ARCMA (Assemblée régionale des chambres des métiers et de l’artisanat), Océan Indien, qui sera organisé simultanément sur les îles membres (Madagascar, Mayotte, Comores), cette année à cause des restrictions sanitaires. La partie malgache verra la participation des CMA de Sambava, Diana, Boeny, Analamanga, Antsirabe, Vatovavy Fitovinany, Analanjorofo, Toamasina. Outre un colloque et divers ateliers, un expo-vente est prévu durant ces 6 jours. « Lors du forum, nous allons sensibiliser les consommateurs malgaches à apprécier les produits locaux », lance Sylvie Rasolonjanahary, qui est convaincue que l’artisanat peut être un pilier du développement. Â
Tolotra Andrianalizah