Déboutés par le conseil communal, les taxis-motos poursuivent leur action de lobby pour faire accepter leur activité. Ils ont tenu une conférence de presse, ce jour, en compagnie de la formation politique Humaniste écologiste, leur soutien au sein de la magistrature de la ville.
Les chauffeurs de taxis-motos ne veulent pas en rester là . Alors que leur activité plonge de plus en plus dans la clandestinité avec la victoire du non à la délibération communale, le président des taxis-motos, Heritiana, est monté au créneau aujourd’hui avec le parti Humaniste écologiste. La ligne de défense n’a pas changé d’un iota depuis le bras de fer qui les oppose à la Commune urbaine d’Antananarivo : la création d’emplois. Il indique que les taxis-motos ont déposé des requêtes auprès des autorités compétentes, dont la commune et le ministère du Transport, pour faire plaider leur cause. Cela s’est finalement soldé par un refus cristallisé par le non cinglant à la délibération communale de la semaine dernière.
Jeu du chat et de la souris
Pour Rado Randrianarijaona, du parti Humaniste écologiste, les taxis-motos sont légitimes à plus d’un titre. Il affirme que les consommateurs ont adoubé ce mode de transport alternatif mais surtout que cette activité crée des emplois. « Le rôle de la commune ne cantonne pas au ramassage des ordures, à la gestion des marchés ou aux infrastructures. Elle doit veiller à la création d’emplois pour la population », lance-t-il, en soulignant que le Komba présent au conseil communal a voté oui. Le parti appelle ainsi à l’ouverture d’un débat pour étudier le moyen de formaliser les taxis-motos car la situation actuelle ne sert personne, selon les mots de Rado Randrianarijaona, à commencer par les chauffeurs de taxi qui font face à une concurrence déloyale.
Sur le terrain, les éléments de la police communale et de la police nationale poursuivent leur ratissage pour saisir les motos. Malgré cela, les taxis-motos poursuivent leur activité. « Nous ne nous stationnons plus avec nos motos sur les points habituels. Nous cachons nos motos et ne les sortons que lorsque nous avons un client », indique un conducteur de taxi-moto. « C’est risqué mais je n’ai pas le choix. Il faut que je mange », poursuit-il. De leur côté, les chauffeurs de taxi ne veulent pas entendre parler des taxis-motos. « Ils nous prennent nos clients. Cela se ressent sur notre chiffre d’affaires tous les jours », lance un chauffeur de taxi, en pointant du doigt des gars à moto qui stationnent du côté d’Andravoahangy. Le jeu du chat et de la souris entre les autorités de la ville et les taxis-motos n’est pas près de finir.
Tolotra Andrianalizah