Il y a artisanat et artisanat. L’artisanat de salon et l’artisanat de rue. Alors que le forum international de l’artisanat bat son plein au jardin d’Ambohijatovo, des artisans vendent leurs produits sur les trottoirs durant les marchés hebdomadaires de la capitale.
Jour de marché à Andravoahangy. Un homme se tient debout devant des packs de pull-bonnet-gants pour bébé. « C’est 5 000 ariary l’unité mais je peux vous en offrir pour 4 500 », lance-t-il aux passants. Le monsieur vend des produits que sa famille confectionne dans les marchés hebdomadaires d’Antananarivo. « Ce matin je suis ici à Andravoahangy. Tout à l’heure, j’irai à Isotry. Quand tout va bien, je peux en vendre plus d’une dizaine de ces packs », indique-t-il en soulignant que son activité lui permet de vivre malgré les difficultés liées essentiellement à l’achat des matières premières qu’il utilise. « C’est difficile d’être compétitif mais ça va jusqu’ici », explique-t-il. L’homme se perd dans le brouhaha folklorique des marchés de la capitale entre d’autres vendeurs qui profitent du mercredi pour étaler leurs marchandises sur les trottoirs d’Andravoahangy. Sont proposées aux passants des petites robes, des chemises ou encore des joggings. Â
Autre ambiance
Voilà une autre facette de l’artisanat malgache, loin de l’ambiance édulcorée du forum international de l’artisanat qui se déroule actuellement au jardin d’Antaninarenina. Une des exposantes proposent de petites robes à smocks qui font d’ailleurs la renommée du savoir-faire malgache. « Nous exportons mais nous vendons aussi à la clientèle locale », indique-t-elle. Elle souligne que les Malgaches sont de plus en plus nombreux à en acheter. Les prix affichés sont de l’ordre de 20 000 ariary en moyenne. « Nos clients achètent nos robes généralement pour des cérémonies », ajoute-t-elle. Effectivement, les salons sur le thème de l’artisanat mettent beaucoup en avant la qualité des produits du secteur, un des chevaux de bataille des chambres des métiers et de l’artisanat. La présidente de la CMA Analamanga Sylvie Rasolonjanahary indique d’ailleurs que des formations qui vont dans ce sens sont régulièrement dispensées aux membres. Le manque de qualité est justement ce que les gens reprochent souvent au « Vita Malagasy ».
Tolotra Andrianalizah