La lutte contre le feu est l’affaire de tous. Voilà le message que le ministère de l’environnement veut envoyer alors que les forêts malgaches continuent à partir en fumée.
La cheffe de service du Reboisement, de la gestion des feux et de la dynamisation des acteurs au sein du ministère de l’Environnement et du développement durable, Hanitra Rarivomanana, appelle à la prise de responsabilité de chacun dans la gestion des feux. « La lutte contre les feux de brousses à Madagascar fait face à plusieurs défis dont la faible coordination des forces », indique-t-elle. Le document relatant les recommandations du ministère pour lutter efficacement contre les feux de brousse évoque une gouvernance partagée des feux avec une participation accrue et coordonnées des différents ministères concernés. « La lutte contre les feux est une guerre commune. Chacun doit prendre ses responsabilités », lance-t-elle. Dans la foulée, elle avance également la nécessité d’un renforcement de la gouvernance locale à travers la mise en place de stratégies locales. « Chaque zone a ses spécificités qu’il convient de prendre en compte. La stratégie nationale ne suffit pas », explique-t-elle. Soulignant le lien entre les activités agricoles et les feux, elle parle également d’une coordination de la planification territoriale.
Alamino
Ces recommandations sont le résultat de consultations menées par la plateforme Alamino, qui réunit les acteurs dans la protection de l’environnement à Madagascar, du gouvernement aux communautés locales en passant par la société civile et les partenaires techniques et financiers. La plateforme a ainsi identifié quatre mesures pour lutter efficacement contre les feux. La première, c’est la mobilisation nationale concernant le sujet, cristallisée par la mise en place d’une journée nationale de lutte contre le feu au même titre que la journée nationale pour le reboisement. L’idée est de parvenir à un changement de comportement à travers une campagne nationale de sensibilisation et d’éducation souligne-t-on du côté d’Alamino. La deuxième mesure est la mise en place d’un centre national anti-feu qui apportera un soutien aux comités permanents anti-feu déjà en place. Alamino prône par ailleurs l’amélioration de la surveillance et du signalement des feux toujours dans une logique d’efficacité. Enfin, la plateforme avance la nécessité de généraliser les pare-feu ainsi que l’utilisation entre autres d’hélicoptère pour éteindre les incendies. Le document est le fruit d’une cinquantaine de consultations et de sept ateliers.
Hasard du calendrier ? La restitution intervient alors que la forêt d’Ankarafantsika était en proie à des violents incendies, il y a quelques jours.
Tolotra Andrianalizah