La période post-COVID s’annonce plus tendue que jamais pour les portefeuilles. Aucun éclairci à espérer pour le moment sur le front du fret alors que Madagascar importe toujours autant.
On savait que la COVID-19 couvait une crise économique avec le ralentissement des activités. La reprise n’en est pas moins délicate. Ankylosées par deux années de pandémie, les chaînes logistiques du monde entier n’arrivent pas à suivre la relance. Résultat, le fret notamment maritime, a connu une hausse remarquée et remarquable ces derniers mois. « C’est simple. Aujourd’hui, il y a plus de demande que d’opérateurs pouvant fournir le service, lance Asgar Aly, gérant de Midex Madagascar, un acteur du fret aérien et maritime. Quand les pays étaient fermés, il y a eu un gros étranglement. Les containers étaient bloqués dans certains pays donc il n’y a pas eu assez de containers vides. A partir du moment où vous avez moins de capacité, les prix flambent ».
Faiblesse de l’industrie
Verohanta Ratsimbazafy, d’Ariva Logistics, précise que les compagnies maritimes ont commencé à augmenter les prix depuis la reprise des activités en Chine. « Il faut attendre des semaines, jusqu’à deux mois pour trouver un espace. Avant la COVID-19, c’était 1.200 dollars le container de 20 pieds. Maintenant, il fait prévoir jusqu’à 7.000 dollars », fait-elle savoir. La situation risque d’être tendue avec la période des fêtes de fin d’année qui arrive à grands pas. Il faut savoir que 80% des biens consommés dans le monde sont transportés par voie maritime selon les chiffres de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) dont une grande majorité provient d’Asie.
Pour l’heure, aucune éclaircie n’est à prévoir. « Il y a du mieux mais le retour à la normal peut encore prendre du temps. En tout cas, ce n’est pas pour tout de suite. Sincèrement je ne peux pas prévoir », déclare Asgar Aly. Même son de cloche pour Verohanta Ratsimbazafy. « Nous n’avons aucune visibilité. Nous ne savons pas quand cela reviendra à la normale », lance-t-elle. Les experts s’accordent à dire que la tension devrait perdurer dans le courant de 2022.
Cette hausse du fret maritime explique en partie l’augmentation des prix, observée depuis quelques mois, à Madagascar. Elle met le pays au-devant de sa grande dépendance aux importations mais surtout de la faiblesse de son industrie.
Tolotra Andrianalizah