La 6ème semaine des institutions de microfinance s’est déroulée la semaine dernière, une occasion de faire le point sur cette activité.
La microfinance a parcouru un long chemin depuis sa création en 1976, au Bangladesh, par Muhammad Yunus, jusqu’en Afrique. Les premières traces de microfinance à Madagascar datent de 1995, indique-t-on à l’association professionnelles de microfinance (APIMF). Mais il a fallu attendre 2005 pour qu’une loi régisse l’activité. « Avant 2005, les établissements qui faisaient de la microfinance étaient soumis à la loi bancaire », explique notre interlocuteur.
Zone rurale
L’APIMF regroupe 15 institutions reconnues auprès de la Commission de supervision bancaire et financière. En 2020, cela représente 680 caisses réparties dans les 22 régions. « 56% de ces caisses se trouvent en zone rurale », indique le représentant de l’APIMF en soulignant que les IMF sont les plus proches des clients. D’après lui, c’est en 2002 que les IMF ont connu un essor important. « Après la crise, les gens ont été nombreux à approcher les établissements de microfinance. Les IMF les ont aidé à se remettre en selle après cet évènement », poursuit notre interlocuteur. En 2020, les institutions de microfinance ont compté plus de 2 millions d’usagers. La marge de progression de la microfinance à Madagascar est encore importante d’après lui. « Les caisses sont encore amassées dans les grandes villes. En se déployant encore un peu plus en brousse, on peut toucher un nombre important de Malgaches ».
La microfinance a pour vocation première de fournir des services et des produits financiers aux populations exclues du système bancaire notamment celles du secteur informel. Mais des membres de la société civile pointent du doigt le taux élevé des crédits dans ces institutions, qui deviennent un fardeau pour les emprunteurs. D’autres clients se plaignent des formes de corruption commis par des agents de la microfinance dans le traitement des dossiers avant l’octroi de crédits.
Tolotra Andrianalizah