Le directeur régional par intérim de l'Afrique orientale et australe du FNUAP Dr. Bannet Ndyanabangi attire l’attention sur les effets connexes de la situation dans la partie sud de Madagascar.
Madagascar n’a pas été épargné par la COVID-19. En plus de la crise sanitaire, le pays a dû faire face à un problème plus profond, plus dramatique avec la sècheresse dans sa partie sud. La pire au cours des 40 dernières années, couplée à une invasion de criquets et bien entendu à la pandémie. Dr. Bannet Ndyanabangi, directeur régional par intérim de l'Afrique orientale et australe du FNUAP, un des partenaires mobilisés dans la zone, attire l’attention sur la situation des femmes et des filles dans ce contexte dans un article. Il a pris pour exemple une femme qui a dû avoir recours à la prostitution pour survivre et subvenir aux besoins de ses enfants. D’après lui, c’est devenu monnaie courante dans la mesure où les familles ne gagnent plus rien en cultivant. « À mesure que le désespoir des familles grandit, les cas d'exploitation sexuelle, de violence domestique et de mariage forcé augmentent également », indique-t-il. Le FNUAP estime à plus de plus de 400 000 le nombre de femmes exposées à des violences basées sur le genre dans les régions touchées.
Taux élevé de mortalité maternelle
Dr. Bannet Ndyanabangi évoque également le désert médical qui caractérise cette zone où il faut souvent plusieurs heures de marche pour trouver un centre de santé. Cette situation met également à mal les femmes notamment celles qui sont enceintes. « Le pourcentage d'assistance qualifiée à l'accouchement dans le Grand Sud est inférieur à la couverture nationale de 46 %, reflétant les difficultés d'accès aux services de santé sexuelle et reproductive », fait-il savoir en rappelant que le taux de mortalité maternelle dans le pays est élevé avec 408 décès pour 100 000 naissances vivantes.
C’est pour répondre à ces besoins que le FNUAP a déployé trois cliniques mobiles mais également 48 sages-femmes pour étendre les services de santé sexuelle et reproductive dans les hôpitaux et les centres de santé. 69 établissements de santé sur 240 ont également reçu des kits de santé reproductive d'urgence qui répondront aux besoins urgents de plus de 30 000 femmes et filles âgées de 15 à 49 ans. « Les besoins de santé sexuelle et reproductive ne s'arrêtent dans aucune crise. Notre réponse doit correspondre à la gravité des besoins », lance Dr. Bannet Ndyanabangi.
Pour rappel, le gouvernement a adopté en juin un Plan émergence dédié au Grand sud avec un pléthore de projets pour la zone. A son retour de New York, le président de la République Andry Rajoelina s’est dirigé dans cette partie de l’île où il y a effectué une tournée.
Tolotra Andrianalizah