Selon le Pandora Papers, issu de l’enquête des médias du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), médiatisé le 3 octobre dernier, plusieurs dirigeants et milliardaires ont placé leurs avoirs dans des sociétés offshores afin de se défaire du paiement d’impôts.
Des transactions financières révélatrices d’évasion fiscale et d’éventuels blanchiments d’argent, les grandes fortunes se retrouvent de nouveau sous les feux des projecteurs. Suite au « Panama Papers », cette récente enquête baptisée « Pandora Papers » est le fruit de la collaboration d’environ 600 journalistes, issus de 117 pays. 12 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers dont des cabinets juridiques et des entreprises ayant créé des comptes offshores secret, ont permis de découvrir l’existence de 29.000 sociétés offshores. Cette fois, l’enquête est planétaire : les personnalités épinglées viennent de plus de 90 pays.
Des personnes connues
Selon la ICIJ, outre les noms d'un groupe mondial de fugitifs, d'escrocs et de meurtriers, les noms de personnalités d’Etat mais aussi de personnalités publiques figurent dans la liste. 11.300 milliards de dollars ont été dissimulés dans des sociétés sises dans des paradis fiscaux, comme les Iles vierges britanniques, Belize, Samoa, loin de toute taxe. En outre, 336 politiciens et fonctionnaires de haut niveau, des ministres, des ambassadeurs et autres auraient créé 956 sociétés.
Des comptes bancaires secrets, des placements de fonds d’investissement dans des sociétés écran, des achats d’actions et de biens comme des maisons, des manoirs, des jets privés, des voitures, des œuvres d’art, avec des preuves de fonds irrationnelles, les faits incriminent de nombreuses personnalités connues.
Pour l’heure, parmi les incriminés figurent le roi de Jordanie, Abdallah II, le président de l'Equateur, Guillermo Lasso ou encore le premier ministre tchèque, Andrej Babis, l’ancien premier ministre britannique, Tony Blair, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, le président kényan, Uhuru Kenyatta, le ministre de l’économie du Brésil, Paolo Guedes, le premier ministre du Liban, Najib Mikati, des clients russes proches de Vladimir Poutine, mais aussi des célébrités comme Julio Iglesias, Ringo Starr, Shakira, Claudia Schiffer et la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.
L’exemption d’impôts via des montages de dossiers financiers pour des achats d’actions, des transactions immobilières et d’autres avoirs ne correspondant pas à leurs possibilités financières réelles et tenant compte de leurs fonctions respectives, leur valent de se retrouver dans le collimateur de la justice européenne. Un audit de la commission européenne est attendu : tous leurs biens seront évalués à la loupe. L’enquête n’ayant pas encore touché à sa fin, d’autres noms risquent d’être révélés dans les prochains jours.