Le prix du baril n’en finit plus de grimper sur le marché international. Madagascar maintient, pour le moment, les prix à la pompe mais jusqu’à quand ?
Le prix de référence WTI (West Texas Intermediate) a monté jusqu’à 78.38 dollars le 4 octobre dernier, atteignant ses sommets de 2014. Les creux liés à la pandémie en 2020 appartiennent définitivement au passé. Depuis le début de l’année, le prix de l’or noir a progressé de plus de 50%. Les analystes estiment que la tendance haussière devrait se maintenir dans les prochains mois, évoquant même la barre des 100 dollars. Alors que dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, les prix à la pompe ont commencé à augmenter, ce n’est pas encore le cas à Madagascar qui a gelé les prix depuis juin 2019. D’après le directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, les prix à la pompe sont passés en dessous de la vérité des prix depuis juin 2021.
Après-COVID
Pour rappel, l’Etat a suspendu l’application progressive de la vérité des prix en juin 2019. Par la même occasion, l’administration Rajoelina avait décrété une baisse des prix des carburants à la pompe, la dernière hausse datant de décembre 2018. Il faut savoir que c’est l’Etat qui paie le gap entre les prix réels et les prix appliqués en contractant des dettes auprès des compagnies pétrolières. En mars 2020, le passif de l’Etat s’élevait à 190 milliards d’ariary a confié le Directeur général de Galana, Philippe Nicolet, à nos confrères de La Vérité. Afin d’apurer ce passif, le gouvernement a décidé de maintenir les prix malgré la baisse du cours du brut sur le marché international durant la crise sanitaire. La donne a changé depuis. La question est maintenant de savoir jusqu’à quand Madagascar pourra maintenir les prix sachant que de l’autre côté l’ariary continue de perdre des plumes face au dollar.
L’après COVID-19 réserve pas mal de mauvaises surprises au gouvernement qui doit également faire face à une hausse généralisée des prix sur le marché local. Dans une tentative de juguler cette flambée, le président de la République a annoncé, il y a quelques jours, l’arrivée des 20 navires chargés de produits de premières nécessités. Une hausse des prix à la pompe ajoutera à coup sûr de l’eau au moulin d’une inflation qui ne dit pas son nom.
Tolotra Andrianalizah Â