Evoqué un peu partout dans le monde, surtout à l’approche de la COP 26 à Glasgow, le changement climatique est plus que jamais une réalité à Madagascar. Ironiquement, la saison des feux de brousse bat son plein.
Depuis quelques jours, la pluie s’est faite menaçante dans l’Analamanga, mais aucune goutte n’est tombée jusqu’ici. « Je ne pense pas que ça va tomber aujourd’hui », lance une agricultrice de Manjakandriana, mercredi dernier. La suite de la semaine lui a donné raison. La pluie refuse de tomber malgré un ciel particulièrement chargé. « Normalement, il devrait y avoir de petites pluies depuis quelques semaines pour humidifier le sol avant la vraie saison de pluie. Mais depuis deux ou trois années, ce n’est plus vraiment le cas », indique-t-elle. La situation ajoute du stress à une activité agricole rendue de plus en plus incertaine par le changement climatique.
Des feux greffés aux saisons
Un ingénieur agronome fait remarquer que le changement est palpable dans le pays, et même dans les régions autres que dans le Grand Sud où les affres du bouleversement sont les plus flagrants. « Le phénomène s’est accentué au cours des dix dernières années d’après mon expérience », partage-t-il. Exerçant du côté du Bongolava, il indique que le retard est de plus en plus la norme actuellement. « On a remarqué que les pluies n’arrivent que tard en décembre, voire en janvier. Le problème c’est que rien ne garantit que la fin de la pluie soit également retardée », ajoute-t-il.
Au-delà du caractère global du changement climatique, il est de notoriété que les feux de brousse jouent également dans le retard des précipitations. Force est de constater que comme chaque année, les feux sont toujours au rendez-vous, se greffant aux saisons dans le pays. Que ce soit le long de la RN2, de la RN4 ou encore de la RN1, les incendies sont légion. La persistance des feux contrastent pour le moment avec les discours que ce soit au niveau national qu’international.
Tolotra Andrianalizah