Mettre sa voiture ou sa moto en sécurité surtout la nuit est essentiel pour ceux qui en ont. D’autre part, cela constitue un business florissant à Antananarivo.
Il est 4h 30 du matin. Alors le quartier d’Amboditsiry dort encore, ce n’est pas le cas d’un couple de cinquantenaire qui gère un parking de nuit. « Je dois attacher le chien car les premiers locataires arrivent vers 5 heures », indique le mari. Dans la cour clôturée, sont garées un peu moins d’une trentaine de voitures et une dizaine de deux roues, pratiquement imbriquées. « C’est une question d’organisation. Ceux qui doivent partir tôt sont placés près du portail. Mais au cas où, chaque automobiliste doit laisser ses clés », explique-t-il. Le tarif c’est 30 000 ariary par mois pour les voitures et 20 000 ariary pour les motos. C’est la femme qui s’occupe du recouvrement. Elle confie qu’il est rare qu’une place soit libre longtemps. « Je vois beaucoup de gens qui me demandent s’il y a encore de la place », déclare-t-elle. Les clients du couple n’habitent pas forcément dans le quartier. Certains viennent d’Anjanahary.
Trouver une place pour sa voiture la nuit n’est pas évident. Pas question de laisser le véhicule dehors. Un jeune père de famille affirme être disposé jusqu’à 50 000 ariary si la sécurité est assurée. « Je sors d’un parking où je devais payer 35 000 ariary. A cause d’un différend avec le gardien j’ai dû en chercher un autre. Ma voiture est actuellement stationnée dans un espace qui n’est pas clôturée. Pour cela, on me taxe 25 000 ariary. Ca ne me satisfait pas mais faute de mieux … », confie-t-il.
Association de riverains
Il faut dire que les voitures sont la cible de vol en tout genre, des roues, aux batteries en passant par les autoradios ou encore les criques. La situation est pire pour les motos. Les voleurs ne reculent devant rien. Un habitant de Soamanandrarina s’est vu subtiliser sa moto, une moto cross 125 cc, pourtant entreposée sous les escaliers derrière une porte métallique. Les malfaiteurs ont opéré de nuit, volant par la même occasion la moto du voisin. Il existe ainsi des endroits entièrement dédiés pour des motos. A Anjanahary, une construction inachevée est transformée en parking. Le gardien indique que le site peut accueillir jusqu’à 70 deux roues à 20 000 ariary par mois, et 2 000 ariary la nuitée.
Pour apporter des solutions aux riverains, les fokontany s’organisent. La Commune urbaine d’Antananarivo autorise le parking sur les trottoirs la nuit pour les habitants des quartiers. Il faut toutefois payer 10 000 ariary par voiture par mois à la magistrature de la ville. Ces places sont gérées par des associations de riverains reconnues par les fokontany. Elles rémunèrent des jeunes hommes du quartier pour la sécurité la nuit. Â
Tolotra Andrianalizah