L’évènement « Les jeudis de l’entrepreneuriat » a convié ce jour trois chefs de groupement dont le président du Syndicat des industries de Madagascar, Hassim Amiraly. Connu pour son franc-parler, il a partagé sans concession son constat sur le secteur privé dans le pays, un discours qui a visiblement séduit la jeune assistance présente à l’IFM.
Il était beaucoup question d’entrepreneuriat chez les jeunes ce jour à l’évènement « Les jeudis de l’entrepreneuriat ». L’assistance avait l’occasion d’entendre de grosses pointures du secteur privé malgache avec la présidente du Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar (GFEM) Fanja Razakaboana, le président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), Hassim Amiraly et le président du Groupement du patronat malgache (FIVMPAMA), Rivo Rakotondrasanjy.
Si les trois personnalités ont exhorté, chacun à leur manière, les jeunes de se lancer, elles ont reconnus les défis qui attendent la jeune génération d’entrepreneurs. « L’entrepreneuriat n’est pas accessible », lance Rivo Rakotondrasanjy qui ajoute que le rôle des groupements est justement de militer pour l’amélioration de l’environnement des affaires à Madagascar. Il a par ailleurs indiqué que le système éducatif malgache ne forme pas des entrepreneurs mais des salariés. Dans ce sens, il a appelé les patrons à répondre aux sollicitations des jeunes qui veulent apprendre.
Le show Amiraly !
De son côté, Hassim Amiraly a soulevé la question du financement des projets. « Le système bancaire a du mal à accompagner les jeunes », déclare-t-il, une manière d’évoquer les conditions exigées par les établissements de crédit. En réponse, le numéro un du SIM fraichement reconduit, propose la création d’un fonds pour la nouvelle génération.  Â
Plus généralement, les intervenants ont souligné un manque de considération du secteur privé, matérialisé par la crise durant laquelle le secteur s’est senti abandonné. « L’industrie est une activité en voie de disparition », a d’ailleurs lancé Hassim Amiraly au début de la séance. Peu satisfaits de l’assistance fournie par l’Etat, les différents groupements ont indiqué avoir dû compter sur eux pour essayer de sortir la tête de l’eau. Les invités ont ainsi martelé l’importance du réseau dans l’entrepreneuriat. « Pas la peine d’attendre d’avoir de l’envergure pour entrer dans un groupement », a déclaré Fanja Razakaboana qui invite les jeunes femmes à approcher le GFEM.
Cette édition des Jeudis de l’entrepreneuriat s’est conclue sur une bonne note avec des intervenants mus par une volonté réelle de partager avec les jeunes. On retiendra un Hassim Amiraly particulièrement éloquent qui n’a pas hésité à agrémenter ses interventions d’adages malgaches. « Samy nosorandreniny menaka. Vitan'ny hafa ve tsy ho vitako », a lancé le plus malgache des karana pour inciter les jeunes à se lancer dans les affaires. Â
Tolotra Andrianalizah