Le discours actuel pousse les gens, notamment les jeunes, toutes classes sociales confondues, à s’engager dans l’entrepreneuriat. L’idéal vanté est le fait de créer son propre emploi. Un phénomène est observé ces derniers temps dans cette optique : le mimétisme.
Dans un quartier de la capitale, sur une portion de rue qui ne dépasse pas 200 m, deux pizzérias ont ouvert leurs portes en un peu plus d’un an, dont la dernière, il y a quelques semaines. Une enseigne était pourtant déjà présente dans le quartier, depuis quelques années. Quand une affaire semble fonctionner, cela attire les nouveaux venus. Et la libre concurrence est d’ailleurs garantie par la loi à Madagascar. Le nombre de personnes qui se sont lancé dans le commerce à distance au cours de ces deux dernières années en est un exemple flagrant.
Océan rouge
« Lorsqu’on entreprend, il est important de trouver le moyen d’être innovant afin de se démarquer de la concurrence », lance le coach en entrepreneuriat Harrison Ranivo. Confirmant cette tendance à la reproduction et au mimétisme, notre interlocuteur indique que le danger pour le secteur en question est de se retrouver dans une situation d’océan rouge. La locution océan rouge désigne un marché où l’intensité concurrentielle est particulièrement élevée et où la perspective de croissance est réduite car pour cela, une entreprise doit conquérir de nouvelles parts de marché. « Dans ce cas, c’est difficile de s’en sortir sous la pression des couts surtout lorsqu’un concurrent abaisse ses prix », explique Harrison Ranivo, qui ajoute que cela peut avoir des répercussions sur la qualité.
Le coach en entrepreneuriat de renchérir ainsi avec l’innovation. « On peut entrer dans une activité mais en apportant une innovation, on peut gagner de nouveaux clients et basculer ainsi dans un océan bleu », conclut-il. Mais cela suggère aussi beaucoup d’inconnus dans la mesure où le mimétisme se base sur une expérience connue.
Tolotra Andrianalizah