Poursuivre les études n’est pas à la portée de tout le monde. Des formations professionnalisantes de courte durée fleurissent dans les quartiers.
Avec les moyens du bord. C’est dans une cérémonie sans chichi mais pas moins solennel que l’association Kitan’ny ho avy a décerné les certificats de fin de formation pour des jeunes du quartier d’Anjanahary ce samedi. Il est 13h mais le président de l’association Michael Randrianiaina en est à sa deuxième cérémonie de la journée. « Je viens de Sabotsy là où il s’est tenu une autre cérémonie. Nous remettons les certificats à chaque fin de cycle, d’une durée d’un mois environ », indique-t-il.
Tour à tour, les participants ont reçu leur carton décerné par Michael Randrianiaina qui est également le fondateur de l’association. Ils sont une trentaine, essentiellement des jeunes, à avoir terminé un cycle de formation en anglais, en bureautique et en « call center ». « La plupart de nos participants choisissent l’anglais. Ils vont vers nous car c’est cher d’apprendre l’anglais de nos jours », fait savoir notre interlocuteur qui préfère parler de participation et non de frais de scolarité pour le cas de son association, à hauteur de 10 000 ariary. Â
Affiche
C’est le cas de Nathalie, 21 ans. « J’ai vu une petite affiche dans mon quartier. J’en ai parlé à ma mère et elle a accepté », raconte cette jeune femme qui vient d’avoir son baccalauréat. Sa mère était d’ailleurs présente à la cérémonie. Nathalie entend toutefois poursuivre dans la formation « call center » avec pour objectif de trouver un travail rapidement. Lalaina Raherimandimby, un des formateurs, indique que l’association présente les plus méritants à des boites pour faire les tests.
L’engouement des participants à ce genre de formation montre la volonté de certains jeunes des quartiers de s’en sortir. Effectivement, poursuivre de longues études n’est pas à la portée de tous. C’est dans ce sens qu’on rencontre souvent sur les murs et les poteaux de la Jirama des affiches proposant diverses formations professionnalisantes de courte durée. L’association Kitan’ny ho avy est présente dans plusieurs quartiers d’Antananarivo et d’après son président, elle vient de « s’exporter » à Toamasina. Tout a commencé à Ankorondrano en 2017 …
Tolotra Andrianalizah