Le cacao malgache va avoir son concours national à partir de cette année. Le Conseil national du cacao en organise ce novembre la première édition.
Madagascar est réputé pour la qualité de son cacao. C’est fort de cette assurance que la Grande île a participé à trois reprises à la compétition internationale du cacao organisée par le COEX (Cocoa of excellence) de la Fédération mondiale du cacao depuis 2015, un concours qui a lieu tous les deux ans. La Grande île est d’ailleurs en lice pour les trois premières places de la dernière édition avec le Fofifa (Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural), la coopérative TMAR et Aly Robert, un petit producteur, qui figurent tous les trois parmi les cinquante finalistes. Les résultats seront connus le 16 décembre.
Pour préparer au mieux cette compétition internationale qui assoit un peu plus la notoriété des lauréats, le Conseil national du cacao (CNC) organise cette année la première édition du concours national du cacao. « C’est la première fois qu’on organise cette compétition nationale. On compte l’organiser tous les deux ans, entre la compétition internationale », explique le secrétaire exécutif du CNC, Bernard Rakotondrabary. Concrètement, les participants apportent 6 kg de fèves qui seront analysés par des experts à l’aveugle. Des analyses physique et sensorielle.
Naturel et bio
Bernard Rakotondrabary de souligner que le cacao de Madagascar est très recherché dans le monde. « Les grandes sociétés en font un argument de vente en mentionnant cacao de Madagascar sur leur produit, indique-t-il. Le cacao de Madagascar est un cacao 100% fin. C’est le seul à avoir ce label dans toute la région subsaharienne ». Madagascar exporte actuellement entre 12 000 (en 2020) et 14 000 tonnes de fèves. L’objectif est de parvenir à 25 000 tonnes de qualité supérieure en 2025. Le cacao exporté par Madagascar est soit naturel, soit bio. Les recherches se focalisent actuellement sur des fongicides et insecticides naturels pour garantir cette particularité fait-on savoir du côté du CNC.
La qualité du cacao malgache est cependant menacée par l’âge avancé des cacaoyers. « La plupart de nos arbres datent de la colonisation. Pourtant à partir de 50 ans, les cacaoyers produisent moins et la qualité des fèves se dégrade », affirme Bernard Rakotondrabary. Pour maintenir la production, la CNC mise sur le renouvellement des plants. Avec l’appui du PIC, une ombrière de 4 000 m2 a été installée dans l’enceinte du Fofifa à Ambanja pour permettre la production de 200.000 jeunes plants. « L’objectif est de distribuer 100 000 jeunes plants par an. Nous avons déjà réussi à sortir 135.000 plants mais à cause des problèmes au sein du Fofifa, nous avons dû suspendre mais nous allons reprendre bientôt », ajoute le secrétaire exécutif du CNC qui parle également de sensibiliser les producteurs à la mise en place de pépinière villageoise.
Les producteurs sont conscients de ce vieillissement de leurs arbres à l’image du maire de la commune de Marotolagna, Moratombo. « Les producteurs sont prêts à faire pousser des jeunes plants », lance-t-il. Cette commune compte 13 fokontany dont 10 sont tous des producteurs de cacao. Dans la vallée du Sambirano, 30.000 personnes vivent de la production de cacao.
Tolotra Andrianalizah