La réaction ne s’est pas fait attendre. Ce qui n’était qu’une rumeur ce jour a été confirmée par le collège des chercheurs-enseignants du Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza. Le collège se positionne contre le projet de privatisation du parc.
C’est la rumeur qui a alimenté la facebookosphère malgache ce matin. Il a été dit que le Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (PBZT) serait privatisé et dirigé par la Fondation Axian, pour une durée de 30 ans. La rumeur a été corroborée par une déclaration faite par le collège des chercheurs-enseignants du PBZT qui a affiché son opposition au projet, au nom de la préservation du patrimoine. Les mots sont forts de la part des chercheurs qui parlent même de « solder la patrie ». Ils dénoncent également le manque de transparence dans la procédure effectuée de gré à gré. « La décision a été parachutée. On n’était au courant de rien », lance l’un des chercheurs-enseignants. Cette rumeur intervient quelques jours après que le directeur du parc ait été placé sous contrôle judiciaire pour détournement.
Les jeunes favorables
Quoi qu’il en soit, la vétusté des installations du parc parle en faveur de la privatisation. « C’est que le parc n’est plus comme il était avant », lance un visiteur dans la cinquantaine. S’il est d’avis qu’un acteur privé peut apporter des changements, il se dit contre le projet. « Le parc est aux Malgaches et doit le rester. C’est la mentalité des directeurs qui doivent changer », ajoute-t-il. Même son de cloche chez le responsable d’une des boutiques du parc. « Je ne pense pas que la privatisation soit la solution. C’est un patrimoine. On doit juste améliorer la façon de faire », lance-t-il. De leur côté, les employés du parc voient également d’un mauvais œil une privatisation. « Nous craignons pour notre emploi. Nous sommes nombreux à ne pas encore avoir de matricule », lance un employé. Il est à noter que le PBZT est sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
La position est diamétralement opposée chez les plus jeunes. « Je n’étais pas venu ici depuis cinq. Ca a beaucoup changé. Il y a moins d’animaux et les installations sont défraîchis », déclare un jeune dans la vingtaine. Sa troupe d’amis et lui sont favorables à la reprise du parc par un acteur privé. Le feuilleton est ouvert.
Tolotra Andrianalizah