2022 s’annonce encore sous le signe de l’incertitude avec la situation de la COVID-19 qui n’en finit pas de tenir en haleine les acteurs économiques. Alors que le gouvernement parle de reprise, le secteur privé évoque encore la mitigation.
« Le PLFI 2022 s’inscrit dans le cadre d’une politique de reprise économique et sociale forte », peut-on lire dans l’exposé des motifs du projet de loi. Comment cette reprise se traduit-elle dans le texte ? « Difficile à dire », indique un économiste. « Qui dit relance, dit mesures fiscales incitatives, ce que l’on ne voit pas trop dans le document. Au contraire, il y a l’augmentation du minimum de perception de l’IRSA (Impôt sur les revenus salariaux et assimilés) par exemple », ajoute-t-il.
Loi de finances rectificatives
Un geste fiscal, c’est justement ce que demande le secteur privé. « Nous en sommes encore à la mitigation. Nous avons demandé une amnistie fiscale mais cela ne s’est pas inscrite dans le projet de loi », déplore Arija Harijaona de la commission fiscale du groupement du patronat malgache Fivmpama. D’après lui, les entreprises malgaches formelles, surtout les PME ont cruellement besoin de trésorerie. L’amnistie fiscale est un procédé qui annulerait les impôts, droits et autres taxes et éventuelles pénalités dus durant la crise. L’idée d’une amnistie fiscale n’est pas nouvelle d’après notre interlocuteur. « L’Etat et le secteur privé ont discuté à maintes reprises d’un plan de mitigation au plus fort de la cire mais pour le moment rien n’a encore été fait », indique-t-il. Arija Harijaona toutefois de saluer l’ouverture du ministère de l’Economie et des finances à la discussion concernant une éventuelle amnistie fiscale. « Mais cela ne se fera plus dans la loi de finances initiale. Pour la loi de finance rectificative peut-être ».
Pour 2022, l’optimisme n’est visiblement pas de mise. Le secteur privé voit d’un mauvais œil l’évolution de la situation sanitaire aussi bien dans le pays qu’à l’étranger. Pour l’économiste qui a partagé son point de vue, il sera difficile d’atteindre le taux de croissance de 5.4% prévu dans le projet.
Tolotra Andrianalizah