L’enquête permanente auprès des ménages (EPM-21) répondra à cette question. Rendez-vous dans quatre mois.
Supposée être réalisée tous les deux à trois ans par tous les pays, l’enquête permanente auprès des ménages va être effectuée cette année à Madagascar, la dernière datant de 2012. Une cérémonie s’est tenue ce jour dans les locaux de l’Instat (Institut national des statistiques) pour marquer le lancement de la collecte de données. 280 agents de terrain répartis en 70 équipes seront déployés à partir de ce jour pour sillonner les vingt-trois régions de Madagascar et pour collecter les données auprès d’un échantillon représentatif de 16 896 ménages.
D’après les explications, l’objectif de l’enquête est de fournir des informations détaillées sur le niveau de consommation et les conditions de vie des ménages à travers un questionnaire. Celui-ci couvrira plusieurs dimensions de la vie quotidienne allant de l’emploi aux mœurs en passant par les dépenses de santé et l’éducation entre autres. L’EPM-21 devra permettre de déterminer le profil de la pauvreté et évaluer l’évolution du niveau de vie des ménages. Il permettra également de mesurer l’ampleur des inégalités entre les différentes couches de la population. Outil de prise de décision et d’analyse des impacts des mesures prises, l’EPM est défini comme un instrument de politique publique pour la réduction de la pauvreté.
Faute de moyen
Les données utilisées à ce jour date donc d’il y a neuf ans avec notamment le taux de pauvreté de 71.5% calculé sur la base du seuil de pauvreté national : 535 603 ariary par individu/par an. Après l’EPM-21, les décideurs publics auront ainsi un taux de pauvreté mis à jour. Il est à noter que l’enquête permanente auprès des ménages aurait dû être effectuée au début de l’année 2020. Elle avait dû être interrompue à cause de la COVID-19. « Le processus doit être repris depuis le début », explique le directeur général de l’Instat Isaora Zefania Romalahy qui tient à préciser que les gestes barrières seront respectées par les enquêteurs au cours de l’enquête.
Malgré l’importance avérée des statistiques dans les prises de décisions, Madagascar n’arrive pas pour le moment à fournir régulièrement des chiffres, faute de moyen. La réalisation du recensement général de la population en est un exemple poignant. Il a fallu attendre 25 ans entre les deux derniers recensements, alors que celui-ci devait être fait tous les 10 ans. Les activités de l’Instat dépendent grandement du soutien des partenaires techniques et financiers. D’après le directeur Isaora Zefania Romalahy, l’EPM-21 a nécessité un peu moins de 2 millions de dollars. Les partenaires engagés pour cette enquête sont la Banque mondiale, le PNUD, l’Unicef, l’UNFPA et l’OIT.
Tolotra Andrianalizah